Abdoulaye Kante : le Cluster WEC Africa sera un levier pour les énergies renouvelables en Afrique

Pourquoi ce projet de Cluster WECAfrica ?

Abdoulaye Kante: WEC AFRICA est l’Agence de promotion des Pôles de Compétitivité et Cluster Eau & Energie en Afrique. Le projet  WECAFRICA est le fruit d’un constat : avec 1 milliard d’habitants  et un taux de croissance de 5-6% l’Afrique a besoin d’énergie pour consolider sa croissance et assurer les besoins de sa population.

Les ENR (solaire, biocarburant…)  constituent une opportunité, notamment pour les pays les plus pauvres qui ne disposent pas de pétrole. Le potentiel de l’Afrique en solaire représente environ 51% du potentiel mondial. L’ensoleillement quotidien est de 5 à 7kwh/m2, ce qui est considérable.

Ces pays disposent de sources d’énergies renouvelables en abondance, pour les uns sous forme d’eau et de biomasse forestière, comme le Congo, le Gabon, la RCA, pour les autres, ils disposent de vastes superficies et d’un ensoleillement important. A Bamako, l’ensoleillement est de 324 jours par an.

Les énergies renouvelables sont un moyen de sortir des dizaines  de millions d’habitants de la pauvreté en leur apportant l’électricité, des soins, de l’eau.

Les énergies renouvelables doivent aussi apporter des emplois : il faut donc que les installations soient produites sur place, et montées par des Africains eux-mêmes, ce qui n’est jamais le cas: 90% des besoins en équipements sont importés  des pays industrialisés et des pays émergents (Chine) Les produits arrivent en général des pays industrialisés.

D’où vient l’idée de cluster ?

Le projet WECAFRICA de cluster vient de l’exemple rhônalpin de clusters et de pôles de compétitivité qui montrent comment des entreprises concurrentes, peuvent s’allier pour dépasser ensemble des obstacles et devenir plus compétitives.

L’idée a été présentée  lors du Forum Eurafric  2010 à Lyon puis à Bamako en janvier 2011.

L’idée est de créer d’abord deux  parcs d’activités, à Bamako au Mali, et à Brazzaville au Congo,  réunissant à la fois la recherche, l’innovation, la production industrielle. Ainsi  des entreprises européennes et africaines du secteur du solaire pourraient s’installer et coopérer. Le but est de créer un cadre incitatif permettant aux des entreprises françaises et europénnes   pour les inciter à s’installer en Afrique, à investir afin de produire sur place pour les besoins régionaux. Objectif visé : produire 90% équipements en 15 ans en Afrique.

Avec quelles retombées ?

L’objectif est d’abaisser sensiblement les coûts de revient, en faisant travailler et en formant une main d’œuvre locale abondante. En abaissant régulièrement les coûts, on peut arriver à multiplier les installations photovoltaïques sans augmenter les aides internationales de bailleurs de fonds comme la Banque Mondiale ou l’Europe.

Il faut savoir que l’Agence Internationale de l’Energie  estime à 45 milliards de dollars le montant actuel des investissements par an dans le domaine de l’énergie en Afrique et à 350 milliards de dollarsles perspectives dans les 20 ans à venir.

Quelles seront les activités des parcs des clusters ?

Les parcs des clusters ont une dimension «  renforcement des capacités » de fabrication. Ils sont aussi une dimension formation continue, pour des ingénieurs formés en Afrique qui ont besoin d’une formation opérationnelle, afin de pouvoir être efficaces dans des entreprises sur place. Les parcs auront une activité de recherche appliquée pour adapter et tester des équipements produits sur place  aux conditions africaines.

Ces parcs ont-ils vocation à être multipliés ?

Mais les parcs ont aussi d’autres intérêts. Ils sont conçus comme des vitrines des énergies renouvelables. Ils seront autonomes sur le plan énergétique, avec une ferme de production d’énergies renouvelables, produisant électricité photovoltaïque et énergie éolienne, mais aussi autonomes sur le plan de la production et du traitement des eaux.
Ces parcs qui pourront être améliorés, pourront servir de modèles pour d’autres parcs. Ils pourront aussi servir de modèles pour la production d’énergie, d’eau potable et pour le traitement des eaux, pour l’équipement de villages et de nouvelles agglomérations.

Propos recueillis par michel.deprost@enviscope.com

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