Les Monts d’Or (1) , sont aux portes de Lyon un massif calcaire encore riche d’un patrimoine naturel et d’un patrimoine bâti remarquables. Le massif abrite ainsi, outre de nombreux grands mammifères, chevreuils et sanglier, de nombreuses espèces animales, et une flore très riche. Des dizaines d’espèces d’orchidées fleurissent dans les pelouses calcaires et près des sous-bois, au gré des variations saisonnières. Ainsi, une station de l’espèce rosa gallica subsiste sur la commune de Couzon au Mont d’Or où elle a été sauvée de justesse, partiellement, lors de l’extension du parking d’une discothèque.
Un système d’information géographique va être mis en place pour connaitre précisément les milieux et les espèces à protéger. Le Syndicat Mixte des Monts d’Or travaille avec tout un réseau associatifs, (CORA, FRAPNA, associations des chasseurs, Naturama, Arthropologia, Pie Verte) et institutionnels (ONF, Département du Rhône) pour maintenir des milieux ouverts, conditions essentielle de la biodiversité. Trois équipes brigades vertes du Département du Rhône interviennent régulièrement pour entretenir.
Le patrimoine bâti, constitué de nombreux petits édifices ruraux (lavoirs, cabornes) est protégé par un tissu d’associations très actives qui inventorient, décrivent, restaurent.
Mais l’action de fond la plus difficile menée par le syndicat, et réussie, est sans doute le maintient d’une agriculture de proximité capable de résister aux pressions urbaines. En clair, de résister au marché qui, livré à lui-même, inciterait les propriétaires fonciers à vendre leurs terrains pour des promoteurs ou pour particulier désireux de mettre à profit la qualité des paysage des Monts. C’est dans les Monts d’Or que se trouvent les communes résidentielles les plus recherches de l’agglomération lyonnaise.
Exploitations rentables
L’action du Syndicat s’est appuyée sur une charte des espaces naturels agricole élaborée en 1995.
Le soutien en faveur de l’agriculture comprend plusieurs types d’actions. Le syndicat mixte passe des accords avec des agriculteurs pour l’entretien de 300 hectares d’espaces.
Mais le Syndicat cherche surtout à maintenir des exploitations agricoles rentables. Il faut pour cela résister aux pressions sur le foncier, explique Ludovic Badoil, technicien du Syndicat Mixte. L’objectif est de conserver le noyau des exploitations, c’est-à-dire une habitation, des bâtiments techniques et du foncier. Le Syndicat a ainsi pu aider au maintien de plusieurs exploitations produisant des fruits, des légumes, des vins qui bénéficient de l’appellation d’origine contrôlée Coteaux du Lyonnais. Une quinzaine d’exploitations fonctionnent sur le territoire et des installations ont été enregistrées récemment. Un GAEC installé à Poleymieux au Mont d’Or gère un élevage laitier dont la production est collectée par une coopérative de la région. Un chevrier a été installé à Limonest dans une ancienne exploitation qui avait pu être maintenue. Le syndicat mixte a financé la réalisation d’un bâtiment neuf laboratoires. Le cheptel devrait atteindre 80 animaux.
Le Syndicat des Monts d’Or participe aussi à la poursuite d’activité du GAEC du Bouc et de la Chèvre (Poleymieux au Mont d’Or) dont l’habitation a été cédée au Syndicat, et dont les bâtiments techniques ont été cédés à la SAFER.
Dans son action Le Syndicat veille à aller au-delà en prenant soin de ne pas tomber dans plusieurs pièges ? La tentation est forte pour certains investisseurs de présenter des investissements parés de la mention agriculture. Cela peut être le cas pour des personnes issues du milieu agricole, mais le risque est plus important avec des personnes extérieures aux Mont d’Or, qui visent à réaliser de belles opérations immobilières. Décrocher le feu vert pour un achat de foncier, pour des bâtiments, lancer une exploitation fragile, et au bout de quelques années, cesser l’activité pour valoriser le seul foncier dont les prix se seront envolés : le scénario est limpide. Yvon Leprince, directeur du Syndicat rappelle que ce dernier a mis en place des gardes fous. Il a ainsi refusé le feu vert à un projet d’installation apicole pour lequel était présenté une miellerie de 170 mètres carrés mais une habitation de 300 mètre carrés !
Le syndicat Mixte travaille à enraciner l’agriculture en profondeur non seulement en lui donnant les moyens de produire, mais aussi en facilitant les débouchés. La présence de l’immense marché lyonnais, et sur place, d’une clientèle à fort pouvoir d’achat, est une aubaine. « Les Association pour le Maintien d’une agriculture paysanne, les AMAP se développe « note Yvon Leprince. L’AMAP Roche Nature rencontre un très net succès. L’objectif est à présent de mieux organiser le lien avec le consommateur, en créant un point de vente, peut-être un label. L’agriculture de proximité des Monts d’Or est une réalité vivante.
1) On utilise aussi l’expression Mont d’Or au singulier .
Pour en savoir plus sur le Syndicat Mixte des Monts d’Or: www.montsdor.com
