Le secteur tertiaire pèse lourd dans l’emploi du Grand Lyon. Mais ce n’est pas le plus vertueux sur le plan énergétique. D’ici à 2020, le secteur devra réduire sa consommation de chauffage, moins climatiser et recourir davantage aux énergies renouvelables.
Le tertiaire dans l’agglomération lyonnaise représentait 519 000 emplois en 2007. Il devrait en représenter 626 000 en 2020 et 660 000 en 3030 : plus 141 000 par rapport à 2007. Le secteur qui représentait 81% des emplois en représenterait 89%.
Le parc immobilier du secteur (bureaux, établissements scolaire, de loisirs, etc.) est assez bien connu. Comme les modes d’utilisation aussi. Ainsi la surface par employé a tendance à diminuer. Néanmoins, le nombre de mètre carrés construit devrait augmenter de 2,5 millions de mètres carrés par décennie.
Amélioration énergétique peu connue
En revanche, l’amélioration de l’efficacité énergétique est mal connue. Le taux de rénovation du parc serait de 0,6% à 1% chaque année, avec des gains énergétiques moyens de 12%. La RT 2012 devrait avoir un effet seulement en 2018-2020, les nouveaux bâtiments représentant des gains de 30%.
Trop chaud, trop frais
Le tertiaire se caractérise par des températures moyennes hors normes. Pour les périodes de chauffage, les températures de consigne se situent entre 21 et 22 degrés, bien au delà ce qui est souhaitable pour le confort. Pour la période chaude la climatisation se répand. Elle concerne 25% du parc et devrait passer à 50% en 2030. Là aussi les températures de consigne sont hors normes avec une température de 23 à 24 degrés alors que le rafraichissement tolère des températures plus élevées. Il y a des économies à réaliser.
Consommation d’énergie en hausse
Le scenario de référence (poursuite de la tendance actuelle) établi par le Grand Lyon estime l’augmentation de la consommation d’énergie à 24,4% entre 2000 et 2020, en raison surtout du tertiaire privé (plus 30%). Les émissions devrait augmenter de 16% soient 45 000 tonnes d’équivalent CO2.
Le secteur est dont très éloigné des objectifs européens et du facteur 4.
Les scénarios d’amélioration qui permettraient de se rapprocher des objectifs ont en commun deux hypothèses. Ils reposent sur un accroissement de la densité de 10%. Ils visent une réduction de 15% de la dépense énergétique des équipements. La sobriété est évidemment nécessaire avec un ajustement des températures de consigne en 2020 qui devraient être adaptées de 1,5 degré.
Deux scénarios existent au niveau de la rénovation. Le scénario 1 opte pour une rénovation massive au rythme de 4% par an. Mais les objectifs ne sont pas atteints.
Le scénario 2 mise sur une rénovation concentrée sur une plus petite partie du parc, mais avec une amélioration plus forte des performances. Il tient compte d’une application de la RT 201 dès 2012.
Avec le scénario 2, la réduction des émissions de 11% en 2020 n’atteint pas l’objectif de moins 17% mais c’est mieux que le résultat du scenario 1 (moins 4%). Le facteur 4 n’est pas atteint en 2050, même si la consommation par employé est réduite de 70%.
Conclusion le secteur du tertiaire doit faire la place aux énergies renouvelables, et réduire la part de l’électricité, réduire le contenu en CO2 de toutes les énergies en particulier du KWh électrique. Une révolution environnementale dans les bureaux.
michel.deprost@enviscope.com
