La première pierre de la plateforme de recherche et développement « GAYA » pour la production de biométhane de deuxième génération a été posée vendredi 25 octobre, à Saint-Fons (Rhône), par Marc Florette, membre du Comité Exécutif, Directeur de la Recherche et Innovation, du groupe GDF Suez, Gérard Collomb, président du Grand Lyon et Christiane Demontès, Sénatrice-maire de Saint-Fons.
Le projet GAYA doit développer une filière locale de production de biométhane par gazéification de la biomasse lignocellulosique (bois, paille etc.), encore non utilisée en France. La gazéification permet de produire des biocarburants sous forme de gaz, sans créer de concurrence avec les filières agricoles destinées à l’alimentation humaine.
Pas de concurrence avec l’alimentation
Les bio carburants de première génération, éthanol ou diester, sont produits à partir de cultures (betterave, colza, tournesol) en entrant en concurrence avec les filières alimentaires. Le bilan des biocarburants de première génération est plutôt considéré comme négatif et l’Europe entend plafonner la filière.
Le biométhane produit à partir de ressources 100 % renouvelables a les mêmes caractéristiques que le gaz naturel. Injectable dans les réseaux existants il sera utilisé comme carburant ou comme combustible. Dans la mobilité, le gaz naturel pour véhicules (GNV) ou bio-GNV (constitué principalement de bio-méthane) pourrait selon l’ADEME, devenir un des principaux carburants de la mobilité individuelle à horizon 2050. Le Grand Lyon porte cette orientation. La promotion de la mobilité au gaz a fait l’objet d’une convention d’expérimentation portée par GrDF, l’ADEME et le Grand LYON votée au conseil communautaire le octobre 2013.
Une plate forme unique en Europe
La plateforme de recherche et développement GAYA est unique en Europe. Le biométhane sera produit par gazéification de la biomasse suite à une conversion thermochimique, une gazéification suivie d’une méthanation. GAYA réunira des démonstrateurs sur l’ensemble de la filière (approvisionnement, gazéification, méthanation, traitement de gaz de synthèse et valorisation carburant du biométhane). Cela doit permettre de démontrer la validité du projet pour faire émerger une filière de production de biométhane. Environ trente ingénieurs et techniciens travailleront sur le site.
Mise en service en 2015
La mise en service aura lieu courant 2015. L’industrialisation de la filière de production de biométhane est prévue en 2017.
Le projet GAYA qui réunit 11 partenaires représente un investissement de 47M€, soutenu financièrement par l’ADEME à hauteur de 19 millions d’euros. La plateforme travaillera en synergie avec l’Institut d’Excellence sur les Energies Décarbonnées (IDEEL), qui vise à développer les procédés de demain pour l’industrie de l’énergie, la chimie et l’environnement.
Près de 5 000 emplois à l’horizon 2040-2050
Près de 5 000 emplois pourraient selon l’ADEME être créés en France à l’horizon 2040-2050 dans la filière biométhane deuxième génération. En développant des filières locales qui limiteront les émissions dues au transport et exploiteront sur place l’énergie produite par le procédé, 3 à 4 millions de tonnes de CO2 devraient être évitées chaque année.
Le groupe GDF SUEZ engagé sur l’ensemble de la filière du biométhane depuis de nombreuses années entend poursuivre son développement avec un objectif de 5 % de biométhane injecté sur le réseau de gaz naturel en 2020 et 20 % en 2030.