Les précipitations sur le département du Rhône permettent de passer l’été jusqu’à présent sans restriction d’usages, plus facilement que les dernières années. Après un printemps difficile sur le plan de la réserve en eau, les précipitations tombées régulièrement sur le département ont permis au préfet du Rhône de décider, après avis du Comité Sécheresse de maintenir la vigilance sur les nappes phréatiques sans restriction d’usages.
Les réserves d’eau restent basses dans tout le couloir rhodanien après plusieurs années pendant lequelles elles ont été très sollicitées. La situation est depuis plusieurs mois suivie de près dans la Drôme. Dans le Rhône les besoins actuels sont toujours en-dessous de la normale saisonnière, en raison des précipitations. Les niveaux enregistrés sur les nappes de l’Est lyonnais et du Garon n’ont pas accusé la baisse attendue en fin d’été constatée depuis quelques années. Les pluies de juillet (176 mm) ont été selon Météo France trois fois supérieures à la normale. Elles ont été supérieures à l’évapo-transpiration des plantes et les sols restent très humides pour la saison.
Au plan agricole, selon la direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt du Rhône cette pluviométrie et l’absence de canicule ont fait que la consommation pour l’irrigation est restée dans des volumes très bas. Après juillet 2007, déjà très économe en eau, juillet 2008 atteint même un minimum record. Le Syndicat mixte d’hydraulique agricole du Rhône (SMHAR) a décidé de plutôt solliciter le fleuve par le pompage de Ternay, et la nappe de l’Est lyonnais a été économisée. L’arrosage naturel a de même permis aux jardiniers ( particuliers entre autres ) et aux maraîchers d’utiliser au maximum les réservées constituées par la récupération d’eau de pluie. Des températures sans excès ont fait aussi que les piscines privées ont été peu utilisées. Aucune pénurie pour l’eau potable n’a été enregistrée. Le Grand Lyon a compensé avec les champs captants de Crépieux-Charmy les arrêts techniques des puits de Décines, Meyzieu, Chassieu qui puisent dans la nappe de l’Est lyonnais.
Les eaux de surface sont à des niveaux supérieurs aux moyennes. Les débits des rivières sont partout au-dessus de la moyenne estivale, avec des valeurs 3 à 5 fois supérieures à l’étiage. Mais la vigilance reste de mise. A défaut d’un mois octobre pluvieux , bénéfique pour la recharge durable des nappes ( car les pluies ne sont plus consommées par la végétation et par l’évapotranspiration) la préfecture du Rhône souligne qu’il conviendra de “relancer un plan de gestion dynamique, avec une économie de l’eau et au besoin des ouvrages d’infiltration“.
