Jean-Henri Fabre est un personnage extraordinaire. Né en 1823 dans un milieu modeste de l’Aveyron, maitre d’école puis professeur, à Avignon, en Corse, il fut un des premiers écologistes au sens scientifique du terme, en développant avec sa passion pour les insectes un sens aigu de l’observation et de l’expérimentation.
Très tôt, Fabre s’intéresse à la nature. Il est un formidable observateur, mais aussi un collectionneur, et un artiste. Il peint avec un soin extraordinaire des champignons.
Mais c’est dans la « chasse les insectes », qu’il excelle. En s’installant avec sa famille, à l’harmas, un domaine possédant un vaste jardin clos, à quelques kilomètres au nord d’Orange (Vaucluse) le savant déploie son œuvre. Il met à contribution les siens, ses employés ou les habitants pour quérir des spécimens quand il ne parcourt par lui-même les sentiers à la recherche de milliers d’insectes. Ces insectes, du bousier à la cigale en passant par les fourmis et autres carabes, Fabre les identifie, les classe, les observe dans leurs activités quotidiennes, analyse leur comportement, imagine leur psychologie, ou les dissèque pour percer le mystère de leur physiologie.
Jean-Henri Fabre, observateur, est un sage sensible, attentif aux détails, émerveillé par la complexité des fruits de l’évolution. Il est un écrivain naturaliste hors pair, d’un style vif, alerte, précis, riche. Il suffit de lire quelques pages des Souvenirs entomologiques pour tomber sous le charme. Quelle leçon pour des savants contemporains.
Il y a quelques années, l’harmas de Sérignan du Comtat, a été restauré à l’initiative du Muséum National d’Histoire Naturelle. Le lieu magique peut de nouveau être visité. Anne Marie Slézec nous fait découvrir avec une grande clarté la vie et l’œuvre de Fabre, en particulier dans l’harmas où le savant avait aménagé un cabinet d’études aux immenses vitrines ouvrant sur le jardin et la nature.
Elle raconte comment Jean-Henri Fabre était devenu un savant respecté de tous, mondialement connu, sans que sa modestie et sa passion soient diminuées par son aura.
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Jean-Henri Fabre en son harmas, par Anne Marie Slézec, du Muséum d’Histoire Naturelle, Editions Edisud, MNHN