Que l’abeille apporte beaucoup à l’homme à commencer par son miel, ce fameux nectar des dieux, on le sait depuis longtemps. Ce n’est pas une découverte non plus, qu’elle soit un indispensable agent reproducteur à travers son rôle de pollinisateur des plantes à fleurs ou que les ingénieurs aient copié la fameuse structure en nid d’abeilles pour assurer résistance et légèreté aux ailes d’avion.
Ce que nous apprend Henry Duchemin touche plus à l’organisation de la ruche, à l’organisation collective des abeilles, à la répartition des tâches au sein de la colonie et ce qu’il en tire pour inspirer la stratégie de l’entreprise.
Un projet commun
Pour faire comprendre comment une abeille éclaireuse indique à ses collègues la direction et l’éloignement d’un acacia en fleur, Henry n’hésite pas à payer de sa personne et mimer succinctement les grands huit de la danse des abeilles.
Il s’appuie sur les travaux de l’éthologue allemand Karl von Frisch, pour expliquer que « les abeilles pour subvenir aux besoins de leur société, agissent ensemble de manière coopérative ». En envoyant des éclaireuses, elles optimisent la production du jour et communiquent entre elles sur leur projet commun. « De même dans l’entreprise, la première chose est de se déterminer sur un enjeu majeur, explicite et partagé » ajoute-t-il.
Se former pour se transformer
Nous apprenons aussi que chaque abeille ouvrière va occuper sept fonctions1 successives dans sa vie. A l’heure de la polyvalence des postes de travail, vue comme une flexibilité dans l’entreprise, cette notion nous parle.
De nettoyeuse à butineuse, en passant par maçonne et gardienne, l’abeille se transforme pour satisfaire aux différents besoins de la ruche. De la même façon, dans notre société la formation devrait servir à notre transformation, notre adaptation à différents postes.
L’intelligence collective
Pour l’abeille comme pour l’homme, tous les deux endothermes2, maintenir une température constante dans le foyer est un vrai problème. Les abeilles le résolvent en s’agglutinant toutes dans un ingénieux dispositif de grappe, constitué d’un cœur et d’un manteau l’hiver, et d’un système de couloirs, ventilation et brumisation l’été.
« Il faut coopérer pour développer une intelligence collective et solutionner des problèmes, que chacun individuellement ne pourrait résoudre » commente Henry Duchemin.
Développement durable
L’abeille a en commun avec l’homme d’avoir colonisé toute la planète. La technique de l’essaimage, utilisée aussi par les grands groupes technologiques, lui sert à se développer sur le territoire, mais à la différence des organisations humaines, c’est la reine la plus âgée qui quitte la ruche pour essaimer…
L’abeille a également inventé le développement durable. En pollinisant la fleur, elle assure la production du miel de demain. L’économie circulaire, qui commence à être organisée sur les sites industriels s’inspire de ce principe, qu’Henry Duchemin énonce : « S’inscrire dans la biosphère, dans la logique de la durée ».
1 Chaque abeille va occuper 7 fonctions successives dans sa vie : Nettoyeuse (ménage), manutentionnaire, maçon (fabrication des rayons de cire), ventileuse pour rafraichir la ruche, gardienne pour empêcher l’intrusion de prédateurs et butineuse.
2 L’abeille comme l’homme doivent maintenir leur corps à une température constante, 35° pour l’abeille.
POUR EN SAVOIR PLUS
Henry Duchemin Melilot Consulting http://melilotconsulting.com/
Domaine Saint-Jean de Chépy : Philippe Martininghi www.chepy.net
