Cancer de la thyroïde en France : la CRI-RAD maintient le lien avec Tchernobyl

Pour la CRI-RAD, Tchernobyl est bien responsable d’un surcroit d’exposition en France. L’iode radioactif n’est pas le seul radionucléide susceptible de léser la thyroïde.

La CRI-RAD réagit plusieurs mois après sa publication à un article de l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS) sur les effets de la catastrophe de Tchernobyl. Plusieurs associations (AFMT, association Henri Pézerat, le Dr Fauconnier et la CRIIRAD) estiment que l’étude de l’INVS fait l’impasse sur plusieurs points.


En France, étant donné le niveau de contamination en iode radioactif de certaines denrées alimentaires et l’absence de toute mesure de protection, il est logique selon l’association, de s’interroger sur l’impact de Tchernobyl. Certaines données sont précieuses, en particulier l’incidence du cancer dans les cohortes de personnes trop jeunes pour avoir été exposées aux iodes radioactifs de Tchernobyl. La CRI-RAD attendait la publication des taux d’incidence pour les cohortes nées depuis le deuxième semestre 1987, c’est-à-dire les personnes qui ont aujourd’hui moins de 29ans et qui n’ont pas été exposées à l’iode radioactif de Tchernobyl.

Pas seulement l’iode 213

Or, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’INVS ne publie pour la période 1982-2012 que les courbes d’incidence du cancer de la thyroïde chez les personnes âgées de 30 ans ou plus, exposées d’abord à l’iode radioactif. Les données relatives aux cohortes des enfants, adolescents et jeunes adultes n’ont pas été actualisées. On ignore si des personnes qui n’ont pas été exposées à l’iode radioactif ont été exposées à d’autres radiations.

Pour 201 cas de cancer de la thyroïde en Corse, le Dr Sophie Fauconnier conclut que l’augmentation de l’incidence bien réelle ne peut s’expliquer par la seule amélioration de la surveillance et du dépistage. Curieusement selon la CRI-RAD, sa thèse n’est pas citée, ni d’ailleurs aucun des rapports et des publications se rapportant à l’épidémie d’atteintes thyroïdiennes en Corse.
La rapport de l’INVS pose comme postulat que des enfants nés après le 1er juillet 1986 n’ont pas pu être contaminés par les retombées de Tchernobyl et il analyse les données en fonction de cet axiome. Mais selon une étude italienne, sur 38 cas survenus au cours de la période 1997-2001, 24 sont nés après le 1er juillet 1986 et n’ont donc pas pu être contaminés par les retombées radioactives du nuage.
Pour la CRI-RAD, les enfants nés après le 1er juillet 1986 et jusqu’en janvier 1987 ont pu être contaminés par l’iode alors qu’ils étaient à l’état de fœtus : en effet, l’iode traverse aisément la barrière placentaire et les thyroïdes fœtales sont actives dès la onzième ou douzième semaine de gestation. En cas d’irradiation, le risque de cancer est maximum pour les fœtus en raison de la multiplication rapide de leurs cellules. L’iode 131 était encore mesuré au cours du mois de juillet 1986 dans les produits laitiers et les végétaux de certaines régions ainsi que dans des thyroïdes humaines.

 

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