La réforme territoriale en cours n’a pas suscité de grand débat au niveau des régions, pas plus en Rhône-Alpes qu’ailleurs.
La réforme est sortie brutalement du chapeau de président de la République, sommé de faire des économies en simplifiant le ” millefeuilles” français. Le but était simplement de simplifier, en réalisant éventuellement des économies. La simplification est à peine évidente, tant pour certaines régions, le découpage arbitraire n’a pas été discuté. Les économies ne sont pas plus envisagées pendant un certain temps, car il faudra rapprocher des statuts en optant pour le plus favorable, rationaliser l’utilisation des locaux.
Nul débat d’ampleur n’a été organisé pour intéresser le citoyen, que ce soit pour les Régions, les Départements, les métropoles ou les intercommunalités. Dommage. L’exercice civique aurait du pouvoir être organisé ici ou là.
De même aucun débat transversal n’a eu lieu dans les régions, pour élargir le débat. Les débats à la Région se sont déroulés dans une ambiance feutrée, tout étant décidé. Les organisations professionnelles, des entreprises, suivent en se disant qu’il faut bien suivre le mouvement.
Mais aucune rencontre transversale, sous forme de colloque, avec l’intervention de géographes, de représentants des milieux économiques et sociaux, n’a donné du souffle au projet, n’a alimenté le débat public.
La décentralisation est donc loin d’avoir pris forme. On raisonne en imaginant ce que donneront l’Auvergne et Rhône-Alpes additionnées. Les deux Régions ensemble espèrent peser plus.
Mais on est loin d’un débat sur l’aménagement du territoire, qui doit poser l’hypertrophie de la région parisienne et de l’Ile de France. La centralisation en France est encore trop lourde sur le plan politique, sur le plan administratif, sur le plan financier, sur le plan des transports, sur le plan ferroviaire.
La centralisation est aussi excessive dans le secteur aérien, avec des aéroports parisiens qui pèsent plus de dix fois le trafic des aéroports de Rhône-Alpes. La question est de créer de véritables pôles d’équilibres, en relançant des actions de décentralisation d’entreprises, d’institutions d’enseignement, de recherche, comme on l’a fait il y vingt ans. Ce mouvement doit reprendre…
