Alouette des champs, caille des blés, nette rousse : selon la LPO de Savoie, trois espèces d’oiseaux dont deux en déclin, épargnées en Savoie depuis 25 ans, vont subir la pression de la chasse.
En Savoie les attributions de grands gibiers (cerf, chevreuil, chamois, mouflon) pour la saison de la chasse dépassent les 10 000 individus, sans compter l’important tableau de chasse au sanglier à réaliser. La LPO de Savoie se demande dès lors pourquoi les chasseurs du département demandent la reprise de la chasse pour trois espèces d’oiseaux que sont l’Alouette des champs, la caille des blés et la nette rousse
L’association rappelle que l’Alouette des champs (Alauda arvensis) ne se reproduit plus dans les plaines et collines de Savoie suite à l’intensification agricole et ne niche plus qu’en altitude. De nombreuses études montrent son déclin en Europe. Seules l’Italie, la Grèce et la France autorisent les chasseurs à tirer ce passereau protégé dans les autres pays.
Selon la LPO, les chasseurs de Savoie ont demandé et obtenu la réouverture de la chasse à l’alouette au seul prétexte que l’oiseau est chassé en Isère et en Haute-Savoie. Les prélèvements viendront s’ajouter aux 1 200 000 alouettes tuées annuellement en France sans compter celles qui sont capturées dans les tenderies du sud-ouest (de l’ordre de 600 000 individus). L’alouette lulu, plus rare et plus menacée que l’alouette des champs, protégée au niveau national, sera inévitablement la victime collatérale des tirs par confusion entre les deux espèces, comme potentiellement d’autres espèces semblables protégées que sont les pipits et les bruants.
Inquiétude pour la caille des blés
La LPO est inquiète aussi de la réouverture de la chasse à la Caille des blés (Coturnix coturnix) dont les effectifs nicheurs savoyards sont réduits à une poignée d’individus dans les rares prairies de moyenne montagne encore épargnées par l’intensification agricole.
La reprise de la chasse va compromettre la dynamique positive de la Nette rousse (Netta rufina), un canard dont les effectifs hivernants au lac du Bourget ont augmenté du fait de l’instauration de nombreuses réserves et de l’arrêt de sa chasse au niveau départemental. Plusieurs couples de nette rousse se reproduisent aujourd’hui autour du lac. A l’heure où l’intercommunalité Grand Lac (ex CALB) bâtit une nouvelle identité pour le lac du Bourget basée sur l’attrait touristique d’un patrimoine exceptionnel, cet accroissement de la pression de chasse apparaît en total décalage. En Camargue les tirs atteignent certaines années près de 100% des effectifs d’oiseaux hivernants, il convient donc pour la LPO de se dépêcher d’aller les admirer avant qu’intervienne l’ouverture de la chasse.
