Moins de neige au printemps, en été, étiages plus bas, sols plus secs: Le réchauffement climatique a déjà des effets sur l’eau dans le bassin Rhône-Méditerranée. Une étude de l’Agence de l’Eu Rhône Méditerranée Corse confirme les perspectives et le Comité de Bassin Rhône Méditerranée prépare un Schéma adapté pour 2016-2020.
Pas de doute le réchauffement climatique est là et il a même déjà commencé à montrer ses effets. Une étude réalisée depuis un an et demi des scientifiques indépendants, à la demande de l’Etat et de l’Agence de l’Eau confirme. IL y a moins de neige en montagne en hier au printemps, le débit de plusieurs cours d’eau baisse sensiblement pendant des étés plus secs et plus chauds. La végétation a remonté en altitude, les sols en montagne sont plus secs.
Jean-François Carenco, préfet coordinateur du bassin Rhône Méditerranée, Martin Guespereau, directeur général de l’Agence de Bassin Rhône -Méditerranée Corser et Michel Dantin, président du Comité de Bassin ont présenté ce jeudi le ” Plan d’adaptation au changement climatique dans le domaine de l’eau” qui doit servir de cadre aux futures mesures.
Le plan d’adaptation a été adopté par les cinq régions du Bassin, Bourgogne, Franche Compté, Languedoc Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes.
Les cartes qui montrent les vulnérabilités sont claires. Toutes les régions sont menacées à des titres divers par les changements profonds dans le cycle de l’eau et dans les quantités d’eau disponibles. ” Le réchauffement concerne tout le monde, des Vosges à Perpignan”, rappelle Jean-François Carenco. Dans le nord du bassin, en Franche-Comté, il y aura moins de neige, et moins d’eau dans les cours d’eau. Dans les Alpes, il n’y aura plus de neige au printemps, les dernières neiges tombent déjà un mois avant les dates des années soixante. Les glaciers fondent. Les étiages seront plus bas, même pour les principaux cours d’eau, la Saône et le Rhône. Dans les départements méditerranéens, c’est la sécheresse qui peut sévir, au point qu’il sera impossible de réaliser des réserves hivernales.
Il faudra rapidement changer l’organisation de la gestion de l’eau, en fait poursuivre l’action engagée notamment par l’Agence de l’eau, à hauteur de 500 millions par an. ” Les gestionnaires devront améliorer le rendement des réseaux d’adduction d’eau et nous devrons cesser de rendre nos villes perméables en favorisant l’infiltration de l’eau. ” insiste Martin Guespereau. ” Il faudra dissuader certaines stations de montagne de s’obstiner à fabriquer de la neige artificielle”, prévient Jean-François Carenco. ” Certains agriculteurs devront changer de technique d’irrigation, passer de la submersion à l’arrosage au goutte-à-goutte qui permet de réduire de 90% la consommation d’eau. D’autres devront recourir à des porte-greffe moins sensibles à la sécheresse.” alerte Michel Dantin, président du Comité de Bassin Méditerranée Rhône.
La future organisation de l’eau sera fixée par le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux, qui devra être rédigé avant la fin de 2014. Il devra être approuvé par le Comité de Bassin et arrêté par le Préfet coordinateur de bassin pour entrer en vigueur en 2016.
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