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L’Homme inutile, de Pierre-Noël Giraud

À quoi l’économie sert-elle ? Le problème de la répartition du bien donc des inégalités est le problème central. Pierre Noël Giraud propose une application utile de l’économie, en quatre étapes,  analyse et la prospective,  choix de l’objectif collectif,  préconisation des politiques et la mise en œuvre des politiques.

Pour bien poser le problème, il convient de bien penser les rapports entre le  capital naturel et le capital humain qui réunit le capital social et le capital technique. Malthus pensait que les biens étaient finis, mais n’avait pas prévu que le capital technique et humain aller se développer.

Malthus s’est trompé sur la dynamique du capital technique, humain et social. Les famines actuelles, sont des famines politiques dues à de mauvaises répartitions et non pas à une pénurie d’alimentation au niveau mondial.

La population mondiale devrait augmenter jusqu’aux dernières décennies du siècle, stagner puis diminuer à partir du 22e siècle dans la seconde moitié du 21e siècle rééquilibrage des populations. L’Afrique aura 2,5 milliards d’habitants. Sur une augmentation de la population mondiale de 2,4 milliards d’ici 2050, près de moitié, 1,1 milliard, viendra d’Afrique avec une densité moyenne de 80 habitants par kilomètre carré.

Le capital technique s’accroit

 

L’accroissement du capital technique permet d’envisager la possibilité de nourrir  9 à 10 milliards  d’habitants. Il est de même possible d’imaginer  une énergie disponible en quantité suffisante.

Les limites sont dans la surexploitation locale par les ou pollution ou destruction. Le bien être a accroché par des élastiques à quatre piliers que sont les quatre stocks de capitaux, naturel, technique, humain et social. Des effets  négatifs peuvent être enregistrés sur un capital si un capital est développé sans prendre en compte les autres capitaux. Le capital naturel est susceptible d’un effondrement si son niveau passe en dessous d’un certain seuil.

Dans cent ans, Pierre Noël Giraud, imagine une population mondiale de 4 milliards riche de capital technologique. En revanche la globalisation est lourde de menaces. Si les ressources peuvent être mises en valeur en particulier agricole,  leur répartition pose problème, avec le développement des inégalités dans le monde et à l’intérieur de sociétés. Le problème c’est la gouvernance d’une humanité dans une économie globalisée dominée par les firmes privées.

La répartition des emplois par la dynamique de la globalisation des firmes. L’instabilité de la finance globale La poursuite des tendances conduit à un approfondissement des inégalités de revenus et un accroissement du nombre des hommes inutiles, « menacés d’être bientôt perçus comme des “hommes «  en trop ».

Deux strates d’emplois

La globalisation de l’économie crée partout deux strates d’économie de marché et deux strates d’emploi. Des activités nomades, ouvertes sur le monde et des activités sédentaires. Les personnes qui ont un emploi nomade ont une activité liée à des échanges plus ou moins mondiaux. Elles sont en concurrence les unes par rapport aux autres.

Les personnes qui ont un emploi sédentaire ont une activité liée à des besoins locaux, notamment ceux des personnes qui ont un emploi local. Une économie est d’autant plus florissante que ses activités nomades et ses emplois nomades sont productifs, car elle peut entrainer dans cette spirale des activités sédentaires. À l’inverse une économie sédentaire se caractères par l’incapacité de proposer des biens et services vers la demande globale.

Ne plus créer d’hommes inutiles

L’enjeu c’est la réduction des inégalités non pas en nivelant, mais en veillant aux effets des écarts, et en veillant à ne plus rendre des hommes inutiles, des pauvres dans l’absolu qui n’ont aucune chance d’améliorer leur sort. L’inutilité est une relation et non pas un état intrinsèque. On ne sert plus aux autres. Les autres pourraient se passer d’eux ou des travailleurs pauvres. Ce sont des personnes inutiles à elles-mêmes.

Il faut éviter la destruction des milieux locaux, base de la vie quotidienne, avec des ressources naturelles. Pour résister à la globalisation, il faut augmenter le nombre d’emplois nomades ouverts, mais aussi le nombre d’emplois sédentaires, la production possible de bien localement. Il faut enfin stabiliser la finance.

Pour le climat, Pierre Noël Giraud des pays ou blocs de pays fixent des émissions de GES maximales, des engagements passés en revue avec des échanges d’un bloc à l’autre, et un financement du transfert des technologies d’un bloc à l’autre. La solution ne viendra pas de la croissance verte qui créera les emplois en respectant l’environnement. Le double dividende n’existe pas, en tous les cas il ne règle pas la question du chômage.

Il faut régler à la fois la question du climat, et la question de l’emploi en faisan payer les riches, par un prix du carbone sérieusement augmenté. La Suède avec un prix du carbone de 150 dollars la tonne a fait peser sur la consommation sur des bases égalitaires contrôlées localement. L’action sur les prix doit faire partie d’une réforme fiscale, ans se traduire par une fuite des emplois nomades et en augmentant la préférence pour les biens sédentaires.

L’augmentation du prix du carbone doit s’assoir sur la traçabilité des produits en carbone afin de favoriser la production locale. Pierre Noël Giraud suggère une taxe sur la Pollution ajoutée (TPA) qui éviter le dumping environnement et social. L’Europe devrait taxer le pétrole pour qu’il ne baisse pas en dessous d’un certain seuil. Il suggère de sortir de l’euro non pas pour des dévaluations compétitives, mais pour revenir à un protectionnisme raisonné. La France doit demeure compétitive avec de la formation, de la recherche, l’apprentissage s’appuyer sur les clusters et les pôles de compétitivité

L’Europe doit évoluer, car l’Europe à 28, avec des inégalités plus importantes qu’aux États-Unis n’est pas gérable. Il faut une Europe à plusieurs vitesses, avec un noyau engagé sur les convergences économiques rapides, un fédéralisme monétaire et budgétaire, des grandes politiques sectorielles, espace pour la technologie l’agriculture la formation. Le deuxième cercle serait celui des autres pays le troisième cercle comprendrait certains pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord, Tunisie et Maroc, Turquie et Israël.

La France doit se réformer pour entre dans ce premier cercler, ou opter pour une Europe Latine. Il faut changer de politique et de modèle politique. Après les temps modernes, après  la phase de la révolution, la phase léniniste, la séquence maoïste nous vivons l’époque du professionnalisme politique qui gouverne l’État. Pour rénover la société il faut réformer la société de l’intérieur et en finir avec les États omniprésents, appuyés sur des partis politiques assez sclérosés, les états soviétique et chinois étant des caricatures.

L’Homme inutile, du bon usage de l’Économie, Pierre-Noël Giraud, Edition Odile Jacob, 402 pages, 23,90 euros

 

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