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Les propriétaires forestiers sont les gestionnaires d’espaces d’intérêt général, par Bruno de Quinsonas

Les propriétaires forestiers privés veulent être perçus non pas comme des rentiers, mais comme les gestionnaires d’espaces forestiers dans l’intérêt national. Bruno de Quinsonas-Oudinot, président de l’Union des forestiers privés de l’Isère veut que l’image des propriétaires change.

Le rôle du syndicat des forestiers privés de l’Isère est reconnu sur tous les dossiers et sur toutes les questions. Les autorités départementales et les élus ont compris que les forestiers privés doivent être consultés. Les propriétaires entendent conduire leur avenir, certes au mieux de leurs intérêts mais avec une vision à long terme, patrimoniale sociétale et économique, et non dogmatique et parfois utopique ou exclusivement écologique.

Le constat de la filière dans l’Isère est très surprenant mais il est clair. Les scieurs manquent de bois local feuillu ou résineux. Le public doit avoir conscience que l’activité économique de la filière est aujourd’hui mise en danger par le manque de bois d’œuvre, sans parler du « bois énergie » disponible. Le morcellement de la propriété et les fortes pentes de nos montagnes sont évidemment une cause de difficultés.

Plus profondément, nous vivons en ce moment une véritable mutation. Il ne s’agit pas seulement d’un changement profond lié aux modifications climatiques de notre environnement, mais d’un changement dans les mentalités et les idées dont nous devons tenir compte sans attendre des jours meilleurs.

Je crois qu’aujourd’hui nous ne pouvons plus nous considérer exclusivement comme des « propriétaires privés » assis sur les trois quarts de la ressource forestière de notre pays. En effet, cette notion de « propriétaire privé» ne passe plus, monsieur Mélenchon y est sans doute pour quelque chose… Cette notion est proche de celle de « rentier » de la fin du XIX° siècle. Elle fait aujourd’hui sourire et nous dessert.

Si nous ne sommes plus des propriétaires…

Mais alors, si nous ne sommes plus des « propriétaires » nous pourrions nous appeler des « sylviculteurs » ce qui est sans doute plus exact ?

Cela ne nous sert pas non plus beaucoup. D’une part nos concitoyens ne comprennent pas bien ce que cela veut dire. D’autre part, cela ne décrit pas exactement, ni surtout complètement, ce que nous sommes et ce que nous faisons réellement…

Alors, si nous ne sommes ni des propriétaires, ni des sylviculteurs, que sommes-nous et qui sommes-nous ?

Je crois pour ma part plus valorisant d’exprimer que nous sommes « des gestionnaires d’espaces forestiers au profit d’une activité économique nationale et au bénéfice de la collectivité ».

En effet, je constate que nous disposons de plans, de programmes de Gestion durable ou encore de codes de bonnes pratiques sylvicoles… Nous sommes regroupés pour l’action sur le terrain en Groupements, ASA, ASLGF et demain nous le seront encore plus et mieux avec les GIEFF (Groupement d’Intérêt Economique Environnemental Forestier (projet Loi d’Avenir pour l’Agriculture et la Forêt). Nous récoltons du bois d’œuvre, mais nous ne nous interdisons pas de gérer les espaces forestiers et dégageant des ressources propres à alimenter les besoins de nos concitoyens en bois énergie.

Par cette gestion rigoureuse et durable de nos espaces, nous alimentons une filière économique Bois, reconnue par l’Etat depuis peu, et encore trop modestement financée par lui, mais c’est un début.

Nous faisons profiter la collectivité de nombreux bienfaits :

–  une production de bois de qualité

–  une ressource stable ligneuse abondante et renouvelable,

– la stabilité des sols,

–  la qualité de l’eau et de l’air

–   la séquestration du C02,

–   des espaces de loisir et de sport… et parfois de « ressourcement »

Et il ne s’agit là que des principaux bienfaits de la forêt.

Pour toutes ces raisons, je pense que nous pourrions collectivement et légitimement être reconnus et considérés comme « des gestionnaires d’espaces forestiers au profit d’une activité économique et au bénéfice de la collectivité ».

Si tel est le cas, et si nous savons être unis au sein d’une filière forte, nous devrions assez logiquement et assez rapidement non seulement profiter de la hausse actuelle des prix du bois, mais encore être en position de négocier enfin quelques « retours sur investissements » ou autres profits bien légitimes pour tous les bienfaits évoqués précédemment.

Bruno de QUINSONAS-OUDINOT
Président de l’Union des Forestiers Privés de l’Isère

 

 

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