La Région Auvergne Rhône-Alpes soutiendra dans les trois prochaines années la méthanisation, le bois énergie et le solaire thermique. Elle est prête à investir aux cotés d’autres collectivités, pour que les aménagements hydro-électriques restent liés à l’intérêt général.
Auvergne Rhône-Alpes doit investir 70 millions d’euros sur trois ans dans le secteur de l’énergie, sur un budget de 200 millions d’euros prévus pour ses politiques environnementales. La Région vise une moins grande dépendance énergétique et une plus grande valorisation de ses ressources énergétiques. Chaque année, la région, au sens économique, consomme 220 000 GWh, soit 28,5 MWh par habitant, en incluant dans cette moyenne toutes les consommations, y compris celles de l’industrie, des collectivités, du tertiaire.
La facture régionale s’élève à 17 milliards d’euros, dont 55 % sont dépensés pour produire de la chaleur (sous des formes diverses), 35 % pour des besoins de mobilité (hydrocarbures surtout) et 10 % pour les besoins auxquels répond spécifiquement l’électricité.
Auvergne-Rhône-Alpes est déjà la première région européenne pour l’électricité décarbonée. Et 19 % de sa production est d’origine renouvelable, contre 14,7 % en moyenne au niveau national. La Région soutiendra à des degrés divers toutes les énergies renouvelables. L’effort sera porté sur trois filières, rappelle Eric Fournier, vice-président en charge de l’Environnement et de l’Energie : la méthanisation, la biomasse, et le solaire thermique. L’objectif est de soutenir la création de 200 unités de méthanisation sur les trois prochaines années. “La méthanisation permet à la fois de produire de l’énergie et de valoriser des déchets de biomasse”, souligne Eric Fournier. La filière illustre l’approche transversale privilégiée par la collectivité, par ailleurs en charge du traitement des déchets. Concernant la biomasse, Auvergne Rhône-Alpes poursuivra le soutien à la filière bois énergie dont le potentiel est considérable. Le développement du bois énergie suivra un schéma pour conserver cohérence et efficacité. Du côté du solaire, c’est la filière thermique qui sera soutenue, cette solution étant très en deçà de son potentiel alors qu’elle présente le meilleur rendement technique.
Pour les autres énergies renouvelables, la Région prend en compte la petite hydraulique qui relève d’investissements locaux. Pour la grande hydraulique, la région se veut vigilante quand aux conséquences du renouvellement des concessions imposé par les règles européennes. La Région n’entend pas voir échapper à tout contrôle des pouvoirs publics des aménagements entiers ayant un rôle structurant pour le territoire. “La Région est prête à investir auprès de collectivités pour être présente dans la gestion des aménagements hydro-électriques”, souligne Eric Fournier.
