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Thierry Magnin: les biotechnologies doivent servir le bien commun

Thierry Magnin, recteur université catholique (photo J Michaud)
Thierry Magnin, recteur université catholique (photo J Michaud)

Thierry Magnin, ingénieur, chercheur, Recteur de l’Université Catholique de Lyon, rappelle comme les biotechnologies doivent être développées en vue du bien commun.
Thierry MAGNIN dresse clairement les contours de la révolution qui se déroule dans le domaine des biotechnologies. Les débats autour des OGM, de la Procréation médicalement assistée, des travaux sur les cellules souches et sur l’embryon, ne sont pas clos. Les développements de la biotechnologie les amplifieront, avec la biologie de synthèse qui permet de modifier davantage le vivant, de produit du vivant qu’on ne retrouve pas dans la nature.

Une vie bonne pour tous

Pour s’y retrouver, Thierry MAGNIN, rappelle que le cap doit être fixé par une éthique. «  L’éthique est le mouvement même de la liberté qui cherche une vie bonne, dans la sollicitude envers autrui et dans un juste usage des institutions sociales  », rappelle le Père Thierry MAGNIN. La morale est l’ensemble des règles qui organisent le fonctionnement social afin de juguler la violence qui menace constamment les relations humaines
Equipée de ces deux boussoles, l’humanité peut affronter les vagues que provoquera le développement des biotechnologies : vertes pour des applications agricoles, rouges pour le secteur de la santé, bleues pour agir sur les ressources marines, jaunes pour protéger l’environnement , blanches pour développer des outils industriels.

Pour tenir le cap de la recherche d’une vie bonne pour tous, les biotechnologies doivent prendre en compte le rapport coûts- avantages, la biosécurité, les risques pour l’homme et l’environnement, la bio sureté, qui doit prévenir les usages illégitimes, le bio usage de techniques généralisés, les effets sur l’alimentation, sur la biodiversité, sur la souveraineté alimentaire.

Action sur la vie humaine elle-même

Les biotechnologies font évoluer les notions juridiques de propriété intellectuelle, de statut des êtres vivants, en particulier d’êtres vivants en partie modifiés, un jour totalement fabriqués.

Nous devons déterminer le cap sur les usages appliqués la vie humaine elle-même. Jusqu’à présent les sciences de la vie ont eu pour objectif de réparer ce qui dysfonctionnait. Les techniques d’amélioration se développent, les biotechnologies pourront accroitre les performances, repousser de nombreuses frontières.

Transformer la vie en chose

Mais il convient d’être prudent rappelle Thierry MAGNIN. En effet, les mécanismes vitaux sont plus complexes qu’on le pense. Ils ne se réduisent pas au code génétique. L’épigénétique, les mécanismes extérieurs aux gènes modèlent la vie. La vie transforme la vie. Le fonctionnement du corps retentit sur la personne. La capacité d’intervenir sur la vie, gomme la frontière entre le naturel et le fabriqué, au risque de transformer la vie en chose objet de toutes les expériences.

Il n’est plus possible d’opposer une nature bonne et un artificiel mauvais. L’artificiel n’est que de la nature transformée. L’artificiel d’une génération devient souvent le naturel de la génération suivante. L’objet technique devient même naturel lorsqu’il est tellement généralisé qu’il s’est inséré dans un fonctionnement nature.

Les positions de l’Eglise catholique

Les scientifiques et ingénieurs appelés à intervenir sur le vivant doivent s’emparer de ces questions comme l’a fait le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (Ingénieurs et scientifiques de France) dans sa charte appelant à agir en faveur du bien commun .

Thierry MAGNIN évoque les positions de responsables de l’Eglise pour laquelle l’esprit doit dominer la matière. Il  rappelle les points de vigilance auxquels appelle le philosophe chrétien Michel LACROIX : unité de la personne humaine, prise en compte de la vulnérabilité, refus d’une logique de la toute puissance, attention aux incidences anthropologiques des pratiques.

Pour Thierry MAGNIN, la BIBLE n’interdit pas la recherche, mais après avoir gouté à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, l’homme doit résister à la tentation de toute puissance qui le transformerait en Dieu désireux de tout faire…

michel.deprost@enviscope.com

Les Nouvelles biotechnologies en questions, Thierry Magnin, éditions Salvator, 128 pages, 14,50 euros

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