Le pôle de compétitivité Céréales Vallée, agit au sein du programme BreedWheat, pour mettre au point les variétés de blé tendre qui pourront être cultivées dans dix ans quand le climat aura encore davantage changé. Une centaine de chercheurs sont réunis pendant trois jours à Lyon à l’Innovation Center de Bayer pour faire le point sur les avancées
Bernard Béjar, directeur de Céréales Vallée from Enviscope on Vimeo.

Le blé a quelque part dans ses gènes les moyens de s’adapter à des changements de son environnement, comme le réchauffement climatique. Comme tous les organismes, le blé possède dans son génome un trésor de gènes, créés au fil de des accidents de l’évolution, dont certains permettent par leur expression, le développement de certains caractères : résistance à la sécheresse, résistance à certaines maladies provoquées par des champignons, résistance à la chaleur, etc.
Les travaux menés par l’Institut national de Recherche agronomique ( INRA) , à Clermont-Ferrand, autour du blé tendre, sans recourir à la transgenèse, se concentrent sur l’exploitation du patrimoine enfoui dans les gènes du blé.
Pour mener ces recherches, le centre INRA de Clermont Ferrand peut s’appuyer sur les collections de semences du Centre de ressources biologiques de Theix. ” Nous ne parlons pas de variétés, mais d’accès ” explique Jacques Le Gouis, directeur de recherche à l’INRA.
Les collections renferment 12 000 accès, mais les investigations reposent sur 450 variétés, retenues après une première sélection de 4 600 variétés. La méthode consiste à repérer dans les séquences des gènes qui peuvent présenter un intérêt. Il est utile par exemple d’identifier un fragment de gène qui se révèle pertinent pour résister au stress hydrique. Les variétés qui compteront ces éléments de gènes, pourront être retenues.
La tâche est considérable, pour le gène du blé qui est bien plus complexe que le gène de l’homme, puisqu’il est constitué de l’imbrication de trois blés originels. Le génome de la céréale a été entièrement décodé au début de l’année 2017 seulement et s’il est mis à disposition de la communauté scientifique, il n’est pas encore décrit et publié.
Une autre méthode consiste à faire intervenir des obtenteurs de semences de blé. Ces obtenteurs ont invités à cultiver des variétés de blés venant de diverses régions du monde. C’est tout un éventail de génomes qui peuvent être ainsi étudiés et comparés en fonction des objectifs finaux d’adaptation au climat futur. Il est ainsi possible de repérer des variétés dont le génome produit une expression intéressante. Les opérations de sélection peuvent être accélérées par la création d’environnement artificiels. Il est ainsi possible soumettre des semis de blé, à des conditions de sécheresse en couvrant la parcelle expérimentale dès que tombe un goutte de pluie. En créant un climat sec, on identifie plus aisément les variétés les moins affectées par la sécheresse!