Conférences des Savoirs à Bron : la périurbanisation à la recherche de la bonne gouvernance

La périurbanisation est un enjeu énergétiqueet environnemental. L’étalement urbain entraîne une consommation d’espaces agricoles et naturels,  la création d’infrastructures, des déplacements de plus en plus nombreux, gourmands en énergie. Il entraine l’artificialisation des sols.

Dans le cadre des Conférences des Savoirs, la Ville de Bron et l’Institut Français des Sciences et Techniques des Transports  de l’Aménagement des Réseaux, ont donné la parole à Eric Charmes, Directeur du Laboratoire RIVES (1) , basé à l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat à Vaulx en Velin.

La croissance des aires urbaines s’est accue rapidement. Les aires urbaines ont augmenté leur surface de 40% de 1994 à 2010. Des lois successives, dont la dernière loi ALUR, tentent de maitriser le phénomène.
En fait, souligne Eric Charmes, les agglomérations ne se sont pas vraiment étalées. Elles ont rempli leur espace, leur aire d’influence d’une manière de plus en plus dense et émiettée, englobant de plus en plus de communes et d’habitants.

Les ménages modesets rejetés au loin

Le phénomène a semblé pris en compte quand on a décidé de maitriser les droits à construire dans les premières couronnes. Cette politique malthusienne n’a pas permis de maitriser l’étalement. L’étalement s’est développé au-delà de la première et de la deuxième courronne, vers des secteurs plus éloignés où le foncier est moins cher. Dans ces secteurs des ménages exclus des centres d’agglomération ont pu s’établir aussi longtemps que le prix de l’énergie n’a pas pénalisé les déplacements.

«  Ces jeunes ménages ont trouvé un accueil positif dans des villages qui connaissaient un certain dépeuplement depuis quelques décennies » explique Eric Charmes.  Mais cet éloignement ne répond pas aux enjeux environnementaux et énergétiques. On est loin de la ville post carbone !.

Quelles solutions adopter ? Eric Charmes avance prudemment des propositions en remettant parfois en cause certaines idées reçues. La lutte contre l’étalement condamne-elle la maison ?  Ce n’est pas sûr dans la mesure où des formes modernes de maison, en village ou groupées, permettent une densité comparable à la densité de certains quartiers urbains rénovés, en créant une sociabilité. Des efforts en matière de performance énergétique permettent de rattraper en partie l’écart entre habitat individuel et habitat collectif.

Une gouvernance adaptée

La solution n’est pas que technique, elle doit prendre en compte le social le politique en abordant la question de la métropolisation à la bonne échelle. Or la fusion des compétences du Département du Rhône et du Grand Lyon sur le territoire de ce dernier, va rejeter le Rhône péri-urbain.

L’enjeu est de trouver la cohérence, pour aborder les liens entre des territoires différents, du centre ville aux secteurs lointains où vivent les ménages qui n’ont pas les moyens de vivre dans le centre.

michel.deprost@enviscope.com

1) Le Laboratoire de Recherches Interdisciplinaires Ville, Espace, Société (R.I.V.E.S.) est né en 1994 de la fusion du laboratoire CEOPS spécialisé dans l’évaluation des organisations et des politiques publiques, et du laboratoire ASTER consacré aux enjeux de l’aménagement. Il constitue depuis 1995 l’une des composantes de l’Unité Mixte de Recherche “Environnement, Ville, Société “ (UMR CNRS 5600 EVS).

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