Nos emplettes feront nos emplois !

Nos achats font nos emplois. La formule peut paraitre simpliste. Mais c’est pourtant la réalité, une réalité enfin redécouverte, que le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a martelé une nouvelle fois à l’occasion du lancement du plan de relocalisation.

Michel Deprost

Il y a une bonne trentaine d’années, lorsque l’industrie était encore puissante en France, de sourdes menaces pouvaient être perçues. Ici en région lyonnaise, ces menaces concernaient le secteur du textile rudement concurrencé par les industries textiles du Maghreb et surtout d’Asie. Les syndicats professionnels, Unitex, demandaient que la France négocie fermement les accords multifibres dans le cadre du GATT, Accord général sur les Taxes et les Tarifs, remplacé en 1995 par l’Organisation Mondiale du Commerce.

Mais une mondialisation débridée devait déferler sur les marchés de la planète. J’expliquai alors dans les colonnes du Progrès de Lyon que cette mondialisation oubliait toute dimension sociale et laissait de côté l’environnement. Rares étaient ceux qui criaient au feu devant cette frénésie mondialiste.

Les syndicats de salariés, la CGT en tête, exprimaient justement la dimension irrationnelle du geste qui faisait rayer d’un trait des pans entiers de l’industrie. Les syndicats parlaient justement de casse, pour la machine-outil, pour les équipements de travail du bois, confection, jouets, et d’autres.

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, avait lancé une campagne de communication que n’aurait pas reniée la CGT et les autres syndicats de travailleurs. Le slogan était : « nos emplettes font nos emplois ».

Hélas ! Il ne faut jamais avoir raison trop tôt, en étant trop seul. On risque au mieux d’être oiseau de mauvais augure, au pire d’être traité de « ringard ». La vague de mondialisation débridée a déferlé. Difficile aujourd’hui de ne pas trouver en minuscules caractères d’une majorité des étiquettes les trois lettres PRC, People Republic of China.

Depuis nous avons vu le solde du commerce extérieur de la région Rhône-Alpes, historiquement excédentaire, devenir structurellement déficitaire. Il a suivi la même pente vécue avec fatalisme, que le solde du commerce extérieur national. Cette glissade a fini par passer inaperçue aux yeux de responsables politiques et économiques régionaux comme sidérés ou inconscients.

Il faut donc saluer le plan de relocalisation adopté par la région Auvergne-Rhône-Alpes sous la houlette de Laurent Wauquiez, plan qui devrait être partagé, discuté positivement critiqué, pour mieux mobiliser.

Lire également sur Enviscope

https://www.enviscope.com/relocalisation-un-plan-daction-precis-pour-viser-30-000-emplois/

https://www.enviscope.com/auvergne-rhone-alpes-les-ecologistes-aussi-veulent-relocaliser-lindustrie/

https://www.enviscope.com/relocalisation-industrielle-un-defi-social-et-environnemental/

 

https://www.enviscope.com/relocalisation-auvergne-rhone-alpes-mobilisee-pour-les-terrains-industriels/

 

LinkedIn
Twitter
Email

à voir

Related Posts

Mag2lyon numéro 163

NEWSLETTER

Rececevez réguliérement par mail nos dernier articles publiés

Lire la vidéo
Lire la vidéo
Lire la vidéo

Derniers articles publiés

Enquêtes

Reportage Vin 31

Dossiers

Territoires

Environnement

Energie

Mobilité

Médiathèque

économie

économie durable

bioéconomie

économie circulaire

Construction et aménagement

Recherche

Bienvenue !

Connectez-vous à votre compte

Récupérez votre mot de passe

Veuillez entrer votre nom d'utilisateur ou votre adresse e-mail pour réinitialiser votre mot de passe.