Mille quatre cents producteurs de lait produisent chaque année plus de 1,400 milliard de litres de lait dans le département du Rhône. En raison de la taille des exploitations et des charges sociales, ces exploitations connaissent des difficultés de plus en plus sérieuses.
“ Jusqu’à présent le rythme de disparition dans le département était de 4 à 5% par an. Il pourrait passer à 10 à 15%” explique Dominique Despras, président de la Fédération départementale des Syndicats d’exploitants agrficoles du Rhône ( FDSEA), par ailleurs producteur laitier bio, à Claveisoles, dans les Monts du Haut Beaujolais.
La situation est grave aussi au niveau de l’appareil de transformation. En dehors d’ateliers à la ferme, il ne subsiste dans la région que trois unités industrielles, Sodial à Vienne, Danone, à Saint Just Chaleyssin, en Isère et Lactalis dans la Loire. La coopérative Marguerite, à Villefranche sur Saône va fermer…
Table ronde
A la demande de la FNPL ( Fédération nationale) , la FRPL Sud Est (Fédération Régionale des Producteurs de lait) a sollicité le Préfet de Région Rhône-Alpes une table ronde entre les producteurs de lait, transformateurs et distribution. Cette table ronde s’est déroulée ce jeudi matin.
Les producteurs revendiquent une juste rémunération de leur travail. ” Le problème vient de ce que la grande distrition se livre une guerre de prix, toujours à la baisse, pour attirer le consommateur. Nous demandons une décision ferme et rapide de chaque enseigne de distribution à signer un accord transactionnel visant à augmenter le prix du lait payé au producteur et à reconnaître cette augmentation dans leurs contrats avec leurs fournisseurs.” explique en substance Dominique DESPRAS. Les producteurs demandent aux entreprises de collecte de s’engager dans cette démarche qui exige une cohérence entre contrats amonts et contrats aval.
Contrainte environnementale
Au delà des prix de vente et d’achat, les producteurs veulent que soient prises en comptes les conditions d’exploitation par rapport à l’environnement. La Directive européenne sur les nitrates impose des réductions de ces polluants des sols et de l’eau. La France est condamnée pour avoir tardé à prendre des mesures.
Mais les conditions imposées aux petites exploitations sont trop lourdes. Pour être rentables les exploitations devraient avoir 100 laitières soit en tout 200 bêtes… ce qui est impossible à gérer, notamment pour l’épandage des effluents, sur des surfaces trop petites.
