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Dominique Bourg, à Bron : la croissance n’est plus possible

Pour Dominique Bourg, philosophe, professeur à la Faculté des Géosciences de l’Université de Lausanne, l’Humanité a bouleversé d’une manière dramatique le fonctionnement de la planète. L’accroissement de la population est un des facteurs importants de ces bouleversements. Nous publions ci-dessous la substance des propos de Dominique Bourg, ce mardi, à Bron, dans le Rhône, lors d’une conférence  organisée par la Ville de Bron, l’IFSTTAR et l’Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat. Le texte suivant n’est pas une citation mais une résumé des propos du conférencier.

Cette situation ( les dérèglements du fonctionnement de la Terre) a été provoquée par une croissance démographique  rapide, accompagnée par une croissance économique forte et des ruptures technologiques, qui ont entrainé depuis 1950, un accroissement et une modification de tous les flux, de matières premières, de gaz, de métaux, etc.

Pour Dominique Bourg, la croissance économique de 5% à laquelle nous nous étions habitués, n’est plus possible. Il est impératif de réduire la consommation de ressources naturelles.

«  Arrêtez ce délire sur la croissance. La croissance n’est pas possible sans dégâts au moment où la puissance des sociétés humaines sur l’environnement a atteint la puissance de forces géologiques. Il faut faire des efforts pour réduire nos consommations les plus destructives et apprendre à vivre dans un écoumène en changement. »

Nous serons sans doute impuissants à inverser les effets sur le climat entrainés par le carbone accumulé. Même si nous parvenions à absorber 10 Gigatonnes de carbone en suspension dans l’air, il ne faut pas oublier que chaque année nous en émettons 40 . Ces émissions risquent de repartir en 2015. Il y a dans l’atmosphère un stock de 1900 Gigatonnes. C’est tenter d’écoper le Titanic avec une louche.

Les négociations sur le climat

Pour le moment les négociations sur le climat ont surtout eu pour objectif de montrer qu’on ne voulait pas arrêter de négocier… Pour limiter les effets négatifs sur le climat dans les pays en voie de développement il faudra les aider à utiliser une énergie propre. C’est le sens du Fonds Vert, mais on n’arrive pas à le mettre en place, car des pays comme la France et l’Italie n’ont plus un sou,  alors que les Etats-Unis ont une dette énorme. Le seul moyen aurait été de maintenir le prix du carbone à un niveau de 7 euros la tonne alors que le prix du carbone n’a cessé de baisser.

Il  nous faut réduire notre consommation d’énergie, car l’énergie que nous allons chercher impose de consommer de plus en plus d’énergie, pour aller plus profond, pour récupérer l’énergie ou des matières première dans des gisements moins riches.

Cette logique de l’économie du carbone est largement soutenue par le monde financière de l’économie à court terme, encore dominée par des groupes engagés dans le secteur des énergies fossiles. Toutefois il ne serait  pas impossible de décider certains financiers engagés dans le secteur des fossiles qui comprendront qu’ils pourront avoir intérêt à s’engager dans les renouvelables.

Il n y a plus de risques au sens classique

La notion de risques telle qu’on la concevait n’est plus adaptée. La notion traditionnelle de risques renvoie à des évènements qui surviennent parfois dans le temps et dans l’espace. La survenue ponctuelle de risques, permet de mettre en place des mécanismes de mutualisation et de compensation. Or, la réalité actuelle est toute autre. La plupart des services écologiques sont en train de s’effondrer et les capacités de réaction du genre humain sont limitées.

On ne peut pas parler de risques à l’échelle de la planète entière car ce qui nous arrive est une rupture dans l’histoire de l’humanité. Pendant longtemps, la Terre a été un cadre stable, dans lequel les sociétés humaines ont pensé qu’elle pouvait évoluer sans se soucier des équilibres écologiques. Maintenant l’histoire de la Terre et l’Histoire de l’Humanité sont étroitement liées.

Il est nécessaire de remettre en cause une vision libérale de la société et de l’économie, qui pose le marché comme étant la source de toute régulation. Or le marché ne parvient pas à tout réguler, au contraire, s’il n’est pas lui-même régulé. Dominique Bourg dénonce les risques liés au Traité de libre échange entre les Etats-Unis et l’Union Européenne qui détruira le droit européen de l’environnement.

Recueilli par michel.deprost@enviscope.com

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