La liaison Lyon-Etienne est un serpent de mer. C’est un dossier pour lequel la Région Rhône-Alpes en charge des TER a beaucoup investi. C’est la plus importante relation TER de France, fragilisée parfois par le climat social du dépôt de Saint-Etienne d’où partent des mots d’ordre de grève.
La liaison TER ayant ses limites, financières, le projet d’autoroute A 45 est depuis de longues années présenté comme la solution. Des élus aux représentants d’entreprises les habitants de la Loire réclament la réalisation de cette autoroute, maillon de la liaison Lyon-Toulouse. Les collectivités de la Loire, Conseil Départemental et Métropole de Saint-Etienne seraient prêtes à financer une part.
Mais le Grand Lyon dit non, comme le Conseil Régional sortant dont la majorité était divisé. Le Grand Lyon met aussi en avant les vrais problèmes entrainés par l’arrivée de flux massifs de véhicules au sud-ouest de Lyon.
C’est sur cet épineux dossier qu’on attendait le Pôle Métropolitain, qui sans s’engager dans les travaux, avait pensait-on pour objet de trouver des solutions. Ce qu’il a évité de faire. De même qu’il n’a pas clairement posé la question du développement coordonné de Lyon et de Saint-Etienne. On peut soupçonner des élus lyonnais d’imaginer la poursuite du développement selon la formule ” business as usual” qui impose à des milliers de Stéphanois de migrer chaque jour à Lyon
En tous les cas, le dossier semble bloqué, faute d’imagination. Les élus raisonnent encore de manière cloisonnée, autoroute ou pas, ferroviaire ou non. Ils imaginent l’autoroute demain comme on imaginait l’autoroute en 1970!
Pourquoi ne pas imaginer une liaison du futur, une liaison innovante? L’autoroute en elle-même ne peut être pensée en dehors de son fonctionnement. Une autoroute doit-elle être obligatoirement un tuyau pour véhicules individuels? Une autoroute ne doit-elle pas être conçue en prévoyant une priorité à des bus cadencés? Une autoroute ne doit-elle pas intégrer des gares comportant des parkings pour covoiturage? Des gares bien connectées à des réseaux locaux de modes doux ou de navettes? Une autoroute du futur Lyon-Saint-Etienne ( respectant évidemment milieux naturels et agricoles) ne devrait-elle pas intégrer le développement durable des secteurs traversés, aptes à recevoir de nombreuses activités nouvelles, en étant un outil d’aménagement ? Une autoroute du futur ne doit-elle pas intégrer dès le départ les émissions carbone, les émissions polluantes, la mobilité électrique? Pourquoi ne pas imaginer une autoroute capable demain, avec la recherche régionale, avec le pôle de compétitivité LUTB, d’imaginer la route de demain, intelligente, propre ?
Nous lançons le débat.