«Le Varroa» doit devenir une priorité: telle est un des objectifs affichés par le rapport remis ce vendredi par Martial Saddier, député de Haute Savoie, au Premier ministre. Après six mois de travail, de contacts, le parlementaire, ancien cadre de la Chambre d’Agriculture de Haute Savoie a remis un rapport qui avance de nombreuses propositions pour remettre d’aplomb un secteur quasiment à la dérive, entre divisions syndicales, polémiques, et négligences dans les pratiques.
Pour le rapport « les problèmes parasitoïdes et phytosanitaires ainsi que l’absence d’organisation de la filière sont les problèmes les plus importants ». Le rapport fait un certain nombre de propositions sur les questions relatives à l’indépendance scientifique et technique. Il estime que la place du syndicalisme doit être débattue.
Sur le plan technique, le rapport estime que les principales thématiques pourraient être les suivantes. Il faudrait pour les principales maladies connues (Varroase, Nosemose, Viroses..) définir les programmes de recherche public/privé afin d’organiser la prévention et la lutte contre ces ravageurs. Pour la protection des végétaux, le rapport propose d’intensifier la recherche en matière de toxicité des molécules. Il préconise une harmonisation des protocoles d’évaluation et risque pour les pollinisateurs, dans le cadre de la Directive 91414.
Procédés biologiques
Pour développer la protection des pollinisateurs (abeilles), le rapport invite à intensifier la recherche en matière de procédés biologiques. Il importe en effet de traiter les abeilles avec des produits qui soient eux-mêmes le plus inoffensifs possible. Il faut aussi confirmer ou non les éventuelles suspicions de résistance.
Protocole en cas d’intoxication
Le rapport veut apporter de la clarté dans les dossiers d’intoxication, pour mettre fin à des polémiques stériles, à la multiplication des dossiers ne comportant pas d’éléments suffisants, aux recherches de responsabilités sans éléments fiables. Il faudrait en cas d’intoxication, utiliser un protocole d’expertises, mais aussi conforter le réseau d’agents sanitaires. Il faut aussi, élaborer un guide des bonnes pratiques apicoles, aussi bien à destination des agriculteurs que des apiculteurs. En effet, une enquête de l’AFSSA publiée au début de 2008 a noté qu’une partie des problèmes des abeilles pouvaient être dus aux pratiques apicoles, telle l’utilisation de produits non autorisés ou inefficace. Le rapport suggère la mise en place d’un véritable système assurantiel pour la perte des ruches.
Le rapport estime que de nombreux autres sujets non négligeables qui peuvent, « dans une approche multifactorielle, abaisser sensiblement la mortalité des pollinisateurs ». La rapport cite la monoculture, les remembrements, la suppression de sites d’habitat (haies), la capacité mellifère des plantes, la ressource en eau et protéiques, le réchauffement climatique comme des sujets qui méritent une attention accrue. Le rapport note que les jachères apicoles sont une bonne idée.
La rapport insiste sur l a sécurité sanitaire, sur la lutte contre les espèces invasives nécessitent la mise en place de toute urgence d’une filière de production de reines afin d’assurer le renouvellement du cheptel et de limiter le risque d’importation d’espèce invasives. Cette mesure est à lier à l’identification des principaux parasites potentiels ennemis de l’abeille et des pollinisateurs sauvages susceptibles d’apparaître dans notre pays. Un système de veille sanitaire doit accompagner la restructuration de la filière
Menace du frelon asiatique.
Le rapport identifie la menace du frelon asiatique identifié pour la première fois en France en novembre 2005 dans le département du Lot-et-Garonne. “Son développement très rapide lié à son mode de reproduction, sa prolifération doivent nous faire prendre très au sérieux le frelon asiatique qui devrait coloniser toute la France dans un délai relativement rapide” Un piégeage sélectif doit être généralisé, ainsi qu’une vigilance particulière quant aux risques sur la sécurité civile.
