Chaque année, les agriculteurs rhonalpins perçoivent 800 millions de l’Union européenne. Les paysans rhonalpins représentent environ 10% des agriculteurs français, mais ils ne reçoivent que 5% des aides européennes.
En effet les aides européennes mises en place il y a plus de 40 ans bénéficient surtout aux céréaliers. Or, Rhône-Alpes n’est pas une grande région céréalière. « Les trois quarts du territoire de Rhône-Alpes sont des territoires de montagne» rappelle Eliane Giraud, vice-présidente chargée de l’Agriculture. La situation de l’élevage régional est difficile, notamment depuis quelques mois avec la fièvre catarrhale ovine qui touche les ruminants. La vigne, l’arboriculture et bien d’autres productions ne bénéficient pas de mesures européennes alors qu’elles traversent des difficultés.
Débat avec les organisations agricoles
Le 13 novembre, un débat sera organisé dans le cadre de la session du Conseil régional autour de la question agricole. Des représentants de toutes les organisations agricoles ( FNSEA, MODEF, Confédération Paysanne, Coordination Rurale) prendront la parole. Les élus s’exprimeront.
Les positions de la majorité sont claires: il faut changer la politique agricole commune et changer la manière dont les aides européennes sont distribuées. Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, qui préside le conseil des Ministres de l’Agriculture des 27 doit remettre des propositions en décembre pour une réforme qui doit prendre effet en 2013.
Parmi les modifications, la majorité régionale veut une distribution au niveau régional des aides de l’Union. L’Association des Régions de France ( ARF) a exprimé sa position le 25 septembre lors d’un colloque en Auvergne. Dès 2010, l’ARF souhaite que les aides du premier pilier ( aides à la production) soient distribuées au niveau régional et non par le ministère. Cette décentralisation permettrait entre autres améliorations, d’orienter l’agriculture dans un sens plus durable. Dès 2013, l’Europe elle-même devrait aller vers la régionalisation. Dès 2010, il faudrait que le second pilier de la PAC ( aide au développement rural) puisse être défini a niveau régional.
Progressivement la Région disposerait ainsi d’un budget supplémentaire venant de l’Union de 800 millions d’euros par an. « Notre budget est actuellement de 36 millions, et nous n’avons pas la compétence» rappelle Eliane Giraud. Avec plus de 800 millions la Région pourrait mettre en place une politique plus efficace pour freiner l’érosion dramatique du nombre des exploitations, et maintenir les productions dont beaucoup sont des productions de qualité.