“Prévoir la diversification économique du bassin annécien, consolider, préparer l’avenir est le devoir des élus”, a rappelé le 15 avril Bernard Accoyer, premier vice-président de la Communauté d’agglomération d’Annecy (C2A) et député-maire d’Annecy-le-Vieux, commune sur laquelle sera érigé, à l’horizon fin 2016, le futur Centre d’expositions, de séminaires et de congrès (CESC). Porté par la C2A présidée par le maire d’Annecy, Jean-Luc Rigaut, le projet a été présenté par le lauréat du concours, l’agence norvégienne Snohetta.
Répondre à la demande
Le cabinet d’architecture loge sous la toiture partiellement végétalisée et accessible au public du CESC un espace entièrement modulable de 10 000 m2. Il comprend un auditorium de 800 places, des salles de réunions elles aussi adaptables en fonction des besoins, un restaurant gastronomique et surtout une surface d’exposition qui faisait défaut jusque là. “L’idée est ainsi de répondre à la demande naturelle de congrès à Annecy qui ne peut pas être satisfaite, faute de surface d’exposition suffisante”, explique Christophe Oliéro, responsable du Bureau des congrès au sein de l’Office de tourisme du Lac d’Anney. “Sur les cinq dernières années, le manque a gagner a été chiffré à 15 M€”.
Le tourisme d’affaires génère déjà 107 M€ de retombées économiques. Avec le CESC, l’objectif est d’ajouter encore 40M€ de nouvelles retombées, soit un total de 147M€ par an, dont 95M€ de retombées directes. La future infrastructure devrait permettre de créer quelque 900 emplois, dont une trentaine directement liés à son activité. L’ambition est claire: accroître le rayonnement international du bassin annécien en captant en priorité la clientèle suisse, allemande et italienne. Actuellement, la répartition se fait en trois tiers entre les congrès scientifiques, les congrès médicaux, et les séminaires liés à des associations, des fédérations ou des entreprises privées. Mais tous ces clients cherchent aujourd’hui à minimiser les coûts des congrès proprement dits en faisant sponsoriser l’événement par une exposition qui génère à son tour une activité propre.
Un élément paysager
Pour autant, le projet porté par Snohetta et ses partenaires français Wolff, Mugnier & Associés de Seynod et le bureau d’étude lyonnais Quadriplus Groupe, fait la part belle à l’environnement et à l’intégration paysagère. “Il n’a pas été pensé comme un bâtiment mais comme un élément paysager plus proche de la nature, les gens l’utiliseront pour travailler et comme un lieu de promenade”, a expliqué l’agence conceptrice du projet. Des exigences fortes en matière de préservation du patrimoine naturel, d’accessibilité et de mise en valeur du site ont été posées dès le départ par le maître d’ouvrage, la C2A.
La hauteur sera ainsi limitée à 9 mètres et le bâtiment enfoui aux deux tiers sur une longueur maximale de 130 mètres. La structure porteuse alliera bois et métal et sera combinée à un plancher béton, lui-même support du platelage bois et des espaces verts. Sur la toiture haute, sous laquelle seront logés le foyer principal, l’auditorium et le restaurant, une dalle béton viendra couvrir la charpente primaire grâce à un complexe isolé en polyuréthane et doté d’une étanchéité multicouche. A noter encore l’utilisation de l’eau du lac comme source d’énergie pour le chauffage et le refroidissement des lieux grâce à l’usage d’un système de pompes à chaleur, dans le respect de l’équilibre lacustre. Par ailleurs, Snohetta s’est engagée à utiliser au maximum du bois de provenance locale, notamment pour les panneaux de bois.
Sur le plan financier, enfin, le CESC est un investissement à la hauteur des perspectives économiques attendues. Le coût prévisionnel des travaux devrait atteindre 30 M€, auxquels s’ajoutent 2M€ pour l’aménagement des abords, 10M€ pour les acquisitions foncières- presque bouclées- soit un budget global de 47 M€. Il sera réparti sur plusieurs exercices et “sans augmentation d’impôts” ont promis les élus.