Des essais ont récemment mis en évidence une incertitude de l’ordre de 20% des mesures des débits entre les débits des boucles des circuits primaires de la centrale de Bugey. Cette imprécision est considérée comme une anomalie et a été déclaré, le 31janvier 2011, à l’Autorité de sûreté nucléaire, au niveau 1 de l’échelle INES. Car l’écart est un écart « générique » qui a des conséquences potentielles sur la sûreté de plusieurs centrales : Blayais, Bugey, Chinon, Cruas, Dampierre, Fessenheim, Gravelines, Saint-Laurent et Tricastin.
Il est capital qu’en cas de rupture du circuit primaire système d’injection de sécurité (RIS) puisse fonctionner efficacement. Ce système sedéclenche automatiquement et assure l’injection massive et rapide d’eau pour refroidir le cœur du réacteur. Cette eau contient du bore qui absorbe les neutrons et régule la réaction en chaîne dans le réacteur, en complément des grappes de contrôle qui sont descendues et arrêtent la réaction.
Pour être efficace, l’injection d’eau doit se faire de manière équilibrée dans les trois boucles qui composent le circuit primaire. Les règles de sûreté fixent une différence maximale entre les débits d’eau vers les trois boucles. Trois appareils permettent de vérifier l’équilibrage des débits d’eau, lors d’essais périodiques, par mesures de pression différentielle.
Cet écart est dû au fait que lors de la conception des centrales, l’incertitude de cette mesure particulière des débits haute pression du système d’injection de sécurité n’était pas normalisée. Il ne faisait donc pas l’objet de prescriptions écrites. Des investigations récentes ont permis d’évaluer une incertitude de l’ordre de 20%. Cette absence de précision de débit n’est pas compatible avec le critère qui fixe la différence maximum autorisée en la matière. Dès le premier semestre 2011, une nouvelle instrumentation mobile, utilisant une technique par ultra-son, sera testée sur un des sites concernés, avant d’être déployée sur l’ensemble des centrales de 900 MW.