Le rejet accidentel d’uranium naturel dans le milieu sur le site de l’usine SOCATRI ( filiale d’AREVA) à Bollène suscite plusieurs réactions critiques, alors que l’Autorité de Sûreté Nucléaire tient ce vendredi matin à Lyon une conférence de presse. L’ASN a réalisé ce jeudi 10 une inspection de l’établissement, et a classé l’incident au niveau 1 de l’échelle internationale INES.
L’association Sortir du Nucléaire soupçonne carrément SOCATRI d’avoir voulu dissimuler l’incident pendant plusieurs heures, avant de le signaler. Hélène Blanchard, vice-présidente de la Région Rhône Alpes chargée de l’Environnement et de la Prévention des Risques, a écrit à Nathalie Kosciusko Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie. Dans ce courrier dont une copie a été transmise à la presse, Hélène Blanchard critique le retard pris par les services d’Etat chargés de l’information du public. Pour elle un délai de 7 heures entre l’événement et l’information des populations est tout à fait anormal, même si quelques interdictions ont été décidées. L’élue trouve aussi tout à fait anormal qu’aucune information n’ait été donnée sur la radioactivité des rejets ou sur les effets sanitaires éventuels.
Pour Hélène Blanchard, les causes ( cuve de rétention non étanche) et le traitement de l’incident restent inacceptables et ne permettant pas d’établir, 22 ans après Tchernobyl , une réelle confiance entre gestionnaires et population. La vice-présidente se dit consciente de la volonté de la ministre de construire une confiance partagée autour du nucléaire, et lui demande de la tenir informée des mesures qui seront prises.