Auvergne-Rhône Alpes veut accélérer la solarisation de son territoire. Plutôt en retard par rapport à des régions moins peuplées, la Région entend ,s’appuyer sur le patrimoine de ses lycées.
Lors de la récente session de l’Assemblée plénière du Conseil Régional, Laurent Wauquiez a rappelé que la collectivité avait investi 1.5
milliard dans les lycées , publics et privés, dont elle la compétence en matière d’immobilier, notamment pour la rénovation énergétique des lycées . Selon l’exécutif, les deux tiers du parc de lycées sont « très performant » consommant moins de 70 KWH/m²) et « performant » (consommant entre 70 et 90 KWh/m²).
Les nouveaux lycées exemplaires en matière environnementale comme le lycée Gergovie à Clermont-Ferrand (isolation en bottes de paille
de Limagne et 800 m2 de panneaux photovoltaïques sur les terrasses des bâtiments) qui en font un des premiers lycées à énergie positive en Europe. Le lycée Docteur Charles Mérieux à Lyon est aussi très performant : forte isolation, recours aux énergies renouvelables avec une centrale photovoltaïque, utilisation de matériaux biosourcés etc. Bientôt le lycée Colonel Beltrame à Meylan ( Isère) sera aussi très performant.
Le coup d’accélérateur est nécessaire. Lors de la première phase de la récente crise des prix de l’énergie, les efforts de sobriété de la collectivité et des lycées se sont révélés utiles. De septembre 2022 à février 2023 par rapport à la période de septembre 2021 à février 2022, une réduction de 12 % de la consommation a permis d’économiser environ 6 M€. Mais les perspectives de hausse du prix de l’électricité , après la fin prochaine du bouclier tarifaire mis en place par l’Etat, poussent à accélérer le mouvement pour la production essentielle qu’est la production d’électricité.
En exploitant entre autres, le potentiel de surfaces des lycées, la région ambitionne de faire d’Auvergne-Rhône-Alpes » la région la plus solarisée d’Europe » et de déployer, à terme, plus de 425 000 m² de panneaux photovoltaïques sur ses lycées , soit environ 42 hectares, soit environ 42 MW. L’objectif est de pour produire plus de 85 gigawatt/heures soit la consommation annuelle d’une ville comme Montluçon ou Montélimar.
Une première phase dès 2023-2024
Une première phase sera déployée à la fois sur les toitures des lycées dont la réfection est programmée et sur environ 10 nouvelles centrales de 1 000 m² par an pour un montant de 200 000 € d’investissement par installation. Cette première phase doit permettre d’atteindre une réduction de consommation de 35 à 40% pour les lycées intéressés.
La Région recherchera à l’automne 2023 des tiers investisseurs intéressés à la réalisation d’installations photovoltaïques sur des ombrières de parking avec des bornes de recharge de véhicules électriques, sous convention d’occupation temporaire du domaine public. De 80 à 100 parkings et préaux sont la propriété de la Région. Cette surface d’environ 85 000 m² de panneaux représente une puissance installée d’environ 8,5 MW.
Une seconde phase à l’horizon 2030 et 2035 vise à installer 250 centrales supplémentaires, sur 250 000 m2 Cette ambition est à la fois environnementale en permettant à nos lycées de consommer l’énergie qu’ils produisent, une énergie renouvelable et décarbonée.
Le gain sera donc financier pour les la collectivité, avec un prix de l’électricité déconnecté des marchés de l’énergie. Mais l’investissement sera en lui lui-même judicieux. Actuellement, une installation photovoltaïque est extrêmement rentable : une installation coûte 264 000 € TTC et permet un rendement net, dans un module d’autoconsommation 517 000€ après paiement de tous les coûts d’investissement et de fonctionnement.
Enfin, attachée à la souveraineté industrielle et à la réindustrialisation, la Région mettra en place un sourçage auprès des entreprises afin de s’assurer que la production des panneaux photovoltaïques » soit localisée en France et en Europe et ne provienne pas d’Asie. »