Le secteur du bâtiment traverse une passe difficile. L’activité, rappelle, François Mareschal, secrétaire général de la Fédération comporte quatre quarts, deux quarts pour la construction, de logement et de bâtiments « autres », et deux quarts, pour l’entretien et la rénovation de chacun des deux secteurs. Or, les activités de construction sont en recul sensible.
Lors de l’assemblée de la Fédération Régiona, tenue le 3 avril au siège de la Région, à Charbonnières,Jacques Chanut, président de la Fédération du BTP de l’Isère et président de la commission économique de la FFB ( et président élu ce jour là de la Fédération régionale) a évoqué les estimations pour 2009 en Rhône-Alpes : logements : – 20 % ; bâtiments non résidentiels : -10 % ; stagnation du marché de l’entretien ; emplois : – 3000.
Transition
Le secteur de l’entretien et de la rénovation est un moyen de maintenir l’activité et de rendre durables des bâtiments construits quand l’énergie était bon marché. Cette transition a été au cœur des échanges lors de l’assemblée, dont un communiqué de la fédération livre les principaux éléments.
La Région joue sa carte, explique Jean-Jack Queyranne, avec des avances qui passent de 5 à 20 % ou des garanties via Oséo, et un soutien au virage vers l’éco-construction . Le préfet de Région, Jacques Gérault annonce le déploiement par l’ADEME d’un réseau « neutre » destiné à informer « sérieusement » tous ceux qui souhaitent investir. Hubert Goetz, directeur délégué régional de l’Equipement explique que l’Etat agit à plusieurs niveaux. Il agit comme maître d’ouvrage, y compris par la réhabilitation thermique de son patrimoine. Il agit comme financeur en association avec les collectivités locales : logement social : + 16 %, soit 1800 logements de plus. Il agit par l’acquisition de 2000 logements via le dispositif « vente en l’état futur d’achèvement ». Il agit avec 3000 opérations supplémentaires permises par le Pass Foncier. L’Eco Prêt à taux zéro, aidé par l’Etat doit aussi débloquer des projets.
55 milliards de travaux en Rhône-Alpes
Au delà de la crise et de la sortie de crise, c’est un marché potentiel énorme qui existe dans la région. En Rhône-Alpes, d’ici à 2050, le marché serait de 55 milliards d’euros, dont 28 pour le résidentiel et 27 pour les locaux d’activité selon une étude menée par la Cellule Economique Rhône-Alpes (CERA). Pour Laurence Herbeaux, directrice de la CERA, le besoin de formation est à la hauteur de l’importance de ce marché. Guy Fabre, délégué régional de l’ADEME, considère qu’ il faut agir à trois niveaux: maîtres d’ouvrages, maîtrise d’œuvre et mise en œuvre. Pour le délégué régional de l’ADEME, il ya beaucoup à faire en matière de certification et de label.
Jacques Blanchet, président de la Fédération du BTP de la Loire et président de la commission formation de la FFB RA a souligné l’importance de la formation FEEBat qui intéresse déjà 1100 stagiaires. Frédéric Poggia, membre d’un groupe de travail de la FFB sur l’isolation thermique par l’extérieur remarque que les entreprises doivent de définir les nouvelles formations et dicter les futures pratiques professionnelles.
Cette évolution est nécessaire, car le consommateur confronté à des contraintes financières, réglementaires, se montre et se montrera de plus en plus informé et exigeant. Il voudra avoir en face de lui des entreprises capables non pas de vendre une prestation ponctuelle, mais aussi des conseils fiables sur l’ensemble d’une construction.