La forêt française présente de nombreux handicap pur la récolte du bois. Premier obstacle, les accès à la forêt de montagne, second obstacle, le morcellement de la propriété. En Auvergne-Rhône-Alpes, sur 600 000 propriétaires forestiers, 400 000 possèdent moins d’un hectare.
L’étude sur l’organisation des filières biomasse pour l’énergie présente par Jean-Marc Callois, chercheur à l’IRSTEA ce jeudi lors du colloque national organisé par l’ANCRE, rappelle les ” faiblesses de la forêt française. En moyenne la forêt porte 160 mètres cubes de bois fort à l’hectare, contre 350 mètres cubes à l’hectare pour la forêt allemande. En vingt ans, on a divisé par dix le nombre de plants en forêt. En France les forestiers plantent chaque année 70 millions de plants dont 45 millions de plants de pins maritimes alors que les forestiers allemands en plantent 300 millions.
La morcellement de la propriété explique cet engagement faible pour la valorisation de la forêt, mais aussi pour son entretien. La forêt française est à 75% le bien de propriétaires privés, le reste de la superficie appartenant aux communes ou aux sections de communes, ou encore à l’Etat. La superficie moyenne est de 3,7 hectares. Dans d’autres pays où la forêt privée est importante, les propriétés sont plus grandes : 14 hectares en moyenne pour l’Autriche et 40 hectares en Finlande.
600 000 propriétaires forestiers en Auvergne Rhône-Alpes
En Auvergne Rhône-Alpes, rappelle Bruno Locqueville, directeur adjoint de la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) la forêt appartient à raison de 80 % à des propriétaires privés, 600 000 propriétaires dont 400 000 possèdent moins d’un hectare. Les 20% de forêts publiques appartiennent aux trois quarts à des communes ou à des sections communales. Cinq pour cent de la forêt régionale sont des forêts domaniales. Certaines comme la forêt de Tronçais (Allier) ou la forêt de la Grande Chartreuse (Isère) sont des forêts patrimoniales.
L’accroissement naturel annuel est de 15 millions de mètre cubes. La récolte en Auvergne Rhône-Alpes s’élève à 5 millions de mètres cubes par an. Une marge de progression existe sans mettre en péril la forêt si des précautions sont prises. Il faut éviter de sortir de la forêt trop de biomasse. Il faut y laisser des rémanents pour qu’ils se décomposent en enrichissant le sol. Il est en revanche difficile de mobiliser les bois dans les zones de montagne, où les pentes sont fortes, où il faut créer des pistes à des coûts importants.
Mais les services de l’Etat, s’intéressent à la valorisation des ressources forestières. Le Service régional forêt bois (SERFOB) a a créé un Pôle bois énergie et chimie verte.