La stratégie de Botanic en direction du marché de l’alimentaire dérange des enseignes plus spécialisées dans ce type de produits, mais pour l’enseigne savoyarde, implantée à Archamps ( Haute Savoie) la nouvelle étape est cohérente avec la démarche engagée depuis plusieurs années. Il y a douze ans, rappelle Martial Frick, responsable des magasins de la région lyonnaise, Claude Blanchet avait quitté le groupement Jardiland car il estimait le positionnement de ce dernier trop consumériste. Botanic s’est développé depuis en accentuant chaque année son engagement pour l’environnement.
Recours au bois et au verre pour les magasins, chauffage par le sol, récupération d’eau de pluie, suppression des sacs de plastique remplacés par des sacs de maïs biodégradable, suppression des tracts remplacés par des courriers directs aux clients: l’entreprise a accompli des pas réguliers vers un fonctionnement plus respectueux pour l’environnement. Le partenariat avec des associations comme la FRAPNA, la Ligue de Protection des Oiseaux, les Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement, on couronné cette démarche.
Suppression des produits de synthèse
Il y a aussi eu du changement dans les rayons. La vente strictement conseillée pour les produits phyto a été remplacée par la suppression totale des produits de synthèse, avec recours accru au conseil. ” Notre service développement durable aide même certains produits à obtenir des certifications ” explique Martial Frick en montrant un flacon ( recyclable) de purin d’ortie où ne manque que les indications d’usage encore non autorisées.
L’alimentaire est donc une suite audacieuse, mais logique à l’offre élargie que représentaient déjà les cafétérias et les secteurs librairie accueillant des conférences. Botanic franchit d’autant mieux le pas que les nouveaux secteurs représentent une surface moyenne de 300 mètres carrés, intégrable dans les magasins actuels ou aisée à construire dans le cadre d’une extension.
2100 salariés
Le secteur alimentaire, mais aussi produits d’entretien,cosmétiques, de bien-être, permet de proposer au consommateur des marques étrangères ( allemandes par exemple) aux performances environnementales éprouvées. L’information est ici plus indispensable qu’ailleurs car elle fait partie de la démarche. Le secteur alimentaire a besoin parfois de produits venant de loin, ce qui accroît le contenu en énergie. Il faut aussi faire avec les tensions du marché mondial, par exemple pour les céréales, en allant s’approvisionner en Chine, ce qui impose d’anticiper les rupture de stocks, de renforcer les contrôles. Mais Botanic cherchera aussi à renforcer son approvisionnement en région, ce qui suppose le montage de filières sûres en terme de quantité.
Botanic , aujourd’hui présidé par Luc Blanchet, fils du fondateur, a réalisé en 207, un chiffre d’affaires de 290 millions d’euros (272 millions en 2006) avec 2100 salariés ( 2000 en 2006 comme effectif moyen), et un parc de 57 magasins.