Ce jeudi 20 décembre au Péage de Roussillon, Hélène Blanchard, Vice-présidente de la Région déléguée à l’environnement et à la prévention des risques, participera à l’inauguration de la balise CRIRAD de surveillance de la radioactivité de l’air près de la centrale nucléaire de Saint-Alban ( Isère). La balise a été installée sur la commune du Péage de Roussillon, sous les vents dominants de la centrale. Elle assure un contrôle en temps réel, de l’air 24 heures sur 24 et 365 jours par an.
La balise a été mise en place sous l’impulsion de l’association AIRE, grâce au soutien financier de la région Rhône-Alpes, du département de l’Isère et de la Communauté de communes du Pays Roussillonnais, dans des locaux mis gracieusement à disposition par la mairie du Péage-de- Roussillon.
Souvenir de Tchernobyl
L’implantation marque le début d’une extension du réseau régional de stations de surveillance de la radioactivité, en complément des balises de Romans-sur-Isère, Valence, Montélimar (Drôme) ainsi qu’Avignon (Vaucluse). Les prochaines étapes devraient concerner les secteurs de Lyon, Bugey, Chambéry/Annecy.
La démarche de la CRIIRAD, soutenue par la Région, en particulier par les Verts, est justifiée par l’épisode de radioactivité provoqué par la catastrophe de Tchernobyl à la fin d’avril 1986. Des masses d’air contaminé avaient atteint le territoire français. La contamination avait été détectée par les balises de contrôle des centrales EDF mais l’information n’avait pas été communiquée aux habitants et à leurs représentants, souligne la CRIIRAD. L’association rappelle qu’il avait pas été possible en ” France de procéder, par des contre-mesures simples, à un abaissement des doses de radiation subies par les populations”.
Informations prises du côté d’EDF, l’exploitant rappelle qu’avait été réalisé, avant la construction de la centrale, un bilan radioécologique initial, « le point zéro », de référence pour les analyses ultérieures. Lors de l’exploitation, l’impact sur l’environnement fait l’objet d’une double surveillance. Des mesures quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles sur l’air, l’eau et la flore dans un périmètre de 5 km autour du site, sont effectuées par le laboratoire de la centrale et contrôlées par les services des Ministères de la Santé et de l’Industrie. Un programme de surveillance indépendant est mené par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire ( IRSN) , annuel et décennal.
EDF explique aussi réaliser des efforts importants pour réduire le volume et l’impact des rejets gazeux
et liquides dans le cadre d’une réglementation très stricte. Pour la centrale de Saint-Alban, environ 2350 prélèvements autour du site et 5200 analyses en laboratoire sont réalisés chaque année, soit environ 6 prélèvements et 15 analyses par jour. De 1999 à 2006, tout en étant déjà largement en dessous des limites réglementaires, EDF explique avoir divisé par 30 les rejets liquides. Quant à l’exposition du milieu naturel à des rejets gazeux extrêmement dilués, elle est “1 000 fois inférieure à la limite réglementaire pour le public et
plus de 2 000 fois inférieure à la radioactivité naturelle.” En juillet 2004, EDF a obtenu la certification environnementale ISO 14001 pour l’ensemble de ses centrales nucléaires.
Rejets gazeux: inférieurs aux normes
Les rejets gazeux proviennent de la ventilation permanente des locaux situés en zone nucléaire et de l’épuration du circuit primaire, qui est un circuit fermé, constitué par un ensemble d’appareils assurant la circulation de l’eau chargée d’extraire la chaleur dégagée par le coeur du réacteur. Les rejets sont filtrés pour retenir les poussières radioactives, stockés pour certains dans des réservoirs où leur radioactivité décroît naturellement avec le temps puis contrôlés avant d’être rejetés dans l’atmosphère.
Au total, 28 balises de mesure de la radioactivité sont réparties dans un rayon de 10 km autour de la centrale.
Les principaux gaz rejetés dans l’air, rappelle EDF sont les suivants. Pour le tritium élément radioactif dont la quantité rejetée par la centrale est directement liée au fonctionnement et à la puissance des réacteurs le cumul des rejets est compté à 970 GBq soit 19,4 % de la limite réglementaire. Pour l’iode élément dont la radio-activité décroît naturellement rapidement les cumuls sont de 0,0077 GBq Soit 0,963 % de la limite réglementaire. Les principaux gaz rares rejetés par la centrale sont le xénon et le krypton. Ils existent en très faible proportion dans l’air et ne sont pas assimilés par l’organisme. Le cumul donne .30 GBq soit 1,17 % de la limite réglementaire. Pour le Carbone 14, élément très peu radioactif naturellement
présent dans l’environnement et dans le corps humain le cumul enregistré au 31 août est de .56 GBq soit 4 %
de la limite réglementaire.