Le Conseil économique social et environnemental régional rappelle dans sa contribution au Schéma Régional d’Aménagement, de Développement durable et d’Egalité des Territoires, SRADDET, la nécessité d’une concertation avec la société pour tout grand projet.
Tunnel de base du Lyon-Turin, accès français de la future liaison, Contournement ferroviaire de l’Agglomération lyonnaise, Autoroute A 45, extension possible de l’aéroport de Saint-Exupéry : Auvergne Rhône-Alpes concentre les grands projets. Et parfois des oppositions.
Ces oppositions, les collectivités, les élus politiques ne savent souvent pas les gérer. On le voit avec la liaison entre Saint-Etienne et Lyon, autour du projet d’autoroute A 45 pour lequel ni la Région, ni le Pole Métropolitain, ni les Métropoles de Lyon et de Saint-Etienne n’ont su se mettre autour d’une table, ignorant de plus toutes les deux les territoires intermédiaires.
Les élus devraient écouter le sage Conseil Economique, social et environnemental régional qui dans une des douze fiches de contribution au futur Schéma Régionale d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoire ( SRADDET) a rappelé que l’acceptabilité sociale est le passage obligé pour la réussite des grands projets.
Pour le CESER, il faut “ réhabiliter à la fois la notion d’intérêt général et le concept de projet pour l’avenir“. ” La majorité des grands projets, note le CESER, se heurtent désormais à des levées de boucliers relatives à leur pertinence et/ou leur insertion territoriale. ” L’acceptabilité sociale est donc devenue un préalable à tout grand projet et les étapes de concertation appuie de plus en plus sur la pédagogie et l’écoute nécessaires notamment à travers les débats publics.” Des débats qui n’ont eu lieu ni pour les accès français du Lyon-Turin ni pour le projet d’autoroute A 45.
Réhabiliter la notion de projets
Le CESR propose de réhabiliter la notion de projets ” en intégrant à chacune de ses étapes les fondements du développement durables: l’économie, le social, l’environnent et la gouvernance”. Il rappelle qu’il est nécessaire d’organiser en amont de tout projet ” une concertation nourries où pourront être évoquées les différentes alternatives.” Pour commenter le point du vue CESER ? Le dossier de l’A 45 est exemplaire de l’absence de concertation et d’études des alternatives, même si certaines de ces alternatives sont difficilement réalisables.
Le CESER estime capital d’articuler ” démocratie représentative et participation citoyenne.” Il faut “ construire et préserver l’intérêt général, résultat d’un processus de débats contradictoires et non pas d’une donnée à priori. ” Explication : l’intérêt général ne se décrète pas dans les bureaux d’énarques et d’ingénieurs.
Cette modernisation de la démocratie, est nécessaire. Elle est demandée, au niveau européen depuis longtemps. Souvent l’Etat la pratique ou laisse la pratiquer. Mais c’est très loin d’être toujours le cas. L’absence de concertation est souvent la règle et le président actuel de la Région a montré que pour lui, la concertation n’était pas nécessaire. Or, des projets bien menés, sont de meilleure qualité. Le CESER rappelle qu’ils avancent plus vite, donc coûtent moins cher, avec des citoyens bien formés à l’Education à l’Environnement et au Développement durable (EEDD).