Après la publication d’articles de presse, reprenant des publications scientifiques, l’ AGEDEN ( Association Grenobloise pour le Développement des Energies Nouvelles) rappelle qu’il ne faut pas conclure que « le bois énergie pollue ». Il faut d’ailleurs rappeler que les études scientifiques ne concluaient pas « que le bois énergie pollue ». Elles rappelaient que la combustion du bois émet comme toute combustion certaines substances. Que la combustion du bois émet aussi des substances spécifiques. Les études faisaient état de constats, dans l’état actuel de la technologie et des usages en Europe, mais ne condamnaient pas toute utilisation du bois. Nous publions ci-dessous les éléments d’informations fournis par l’AGEDEN qui permettent de faire avancer le débat.

Types de matériels

Les émissions polluantes varient, rappelle l’AGEDEN, d’une manière très importante selon les types de matériels et de combustibles. L’AGEDEN rappelle que le bois énergie s’utilise sous deux formes principales : d’un côté le bois bûche, de l’autre les granulés de bois et les plaquettes (aussi appelé bois déchiqueté). Les performances sont très variables.

L’AGEDEN reconnaît « que les appareils anciens (ne respectant pas les normes types 303.5 ou Flamme verte) ou mal dimensionnés posent des problèmes de pollution atmosphérique comme le montrent les études réalisées au Canada ou sur Méaudre (Isère) » . En effet, un appareil avec un mauvais rendement et utilisant du bois pas toujours très sec émet des quantités importantes de polluants : goudron, acides, poussières, Hydrocarbures (Hydrocarbures aromatiques polycycliques) AP) et CO ( monoxyde de carbone).

Neuf dixièmes des émissions par les appareils anciens

Les appareils anciens représentent les neuf dixièmes des émissions de HAP provoquées par le bois, qui elles-mêmes représentent 33¨des émissions nationales. Sur environ 6 millions de logements chauffés au bois, 27 % le sont par des cheminées ouvertes, 45 % par des inserts, 13 % par des poêles, 9 % par des cuisinières et seulement 6 % par des chaudières dont une infime partie en chaudières automatiques au bois déchiqueté ou granulé. Le secteur collectif lui n’utilisant que des systèmes de chaudières automatiques. Il faut savoir que l’utilisation d’un insert moderne permet de réduire de 7 à 30 fois les émissions polluantes par rapport à un foyer ouvert et que les chaudières automatiques génèrent jusqu’à 80 fois moins de polluants comparées aux poêles et cuisinières d’ancienne génération.

Le chauffage d’appoint au bois bûche

L’AGEDEN fait en revanche un constat. L’augmentation du coût de l’énergie entraine un développement des chauffages d’appoint au bois bûche qui contribue à augmenter les émissions de HAP et de poussières.

La conclusion est donc claire. Pour le bois, le chauffage collectif, dans des chaudières bien conduites est préférable à la multiplication des installations individuelles mal gérées. Dans l’étude d’Atmo Rhône-Alpes d’octobre 2007 « Combustion de bois et qualité de l’air », il est clairement mentionné que pour le chauffage collectif au bois « la plupart des chaudières respectent les normes en vigueur et que les rejets atmosphériques sont limités quand la technologie est bien dimensionnée ». Une étude de l’ADEME est en cours pour évaluer exactement les émissions d’une chaufferie bois collective de moyenne puissance en comparaison de chaufferies gaz et fioul de puissance identique.

Chauffer au bois est bon pour le climat

L’AGEDEN partage tout à fait ce point de vue de l’ASCOPARG ( association agréée de survaillance de la qualité de l’air en région grenobloise) qui explique qu’il faut pourtant continuer à favoriser le chauffage par le bois, dont l’effet sur le climat est à terme neutre. Nous pouvons réduire jusqu’à 60 fois les émissions de gaz à effet de serre en utilisant du bois énergie plutôt que du fioul. L’utilisation du bois énergie a un impact très important sur le changement climatique puisqu’elle permet d’éviter un destockage massif de carbone fossile. ” Le CO2 émis par la combustion du bois est réabsorbé, sur un cycle court, par la photosynthèse dans le cadre d’une gestion équilibrée de la forêt, ce qui est le cas en France où la forêt s’accroit. Il faut savoir que lors de sa croissance un arbre fixe une tonne de CO2 par m3 de bois produit”.

A partir des éléments de l’AGEDEN michel.deprost@free.fr

Contacts avec l’AGEDEN http://www.ageden.org/