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24 heures pour inventorier le patrimoine naturel de la Plaine des Chères, dans le Rhône


Il est un peu plus de 14 heures, ce samedi 24 mai. Sur la place de la Poste, aux Chères, à une quinzaine de kilomètres au nord de Lyon, Vincent Dams, technicien de la FRAPNA du Rhône, anime l’organisation des groupes qui pendant vingt-quatre heures, iront découvrir le patrimoine naturel de ce secteur compris entre Saône et Azergues, entre Mont d’Or et Beaujolais méridional.


Vincent a en main la copie d’une carte générale de la plaine des hères, et les cartes des différents secteurs à inventorier. Chacun choisit son groupe en fonction du milieu. Les uns partiront près des rives de l’Azergues, affluent de la rive droite de la Saône, qui décrit pas très loin son dernier coude, entre des rives envahies de Renouée du japon, avant de traverser Anse et de rejoindre la Saône. D’autres iront justement vers la rive droite de cette dernière, à la hauteur de l’ile Beyne, une ile déserte et sauvage, pour étudier la ripisylve. D’autres encore exploreront des mares, des bouquets de chênes, des fossés, des haies, iront vers le piémont nord du Mont d’Or, où les vignes et vergers résistent à la pression urbaine.



Elles et ils sont tous naturalistes, venant d’association différentes, Arthropologia, FRAPNA, Naturalistes Rhodaniens, Centre Ornithologique Rhône-Alpes, et réunissent pour 24 heures afin de dresser un sérieux inventaire de la flore et de la faune d’un secteur. Pour ces 24 heures, pas de moteurs assourdissants, pas de crissements de pneus, d’odeur d’essence. Il y aura du silence, ou plutôt, comme seuls bruits, des chants d’oiseaux, des bourdonnements d’insectes, des frottements d’animaux fuyant dans les herbes, des parfums de fleurs et de terre. Et comme spectacle, mille indices à noter, à compter, pour que l’inventaire donne lieu à un document scientifiquement utilisables.


Un périmètre d’intérêt général


« On est dans un secteur à enjeux, dans un périmètre d’intérêt général, délimité par l’Etat » explique Vincent. Entre Lyon et l’agglomération caladoise qui glisse ici vers le sud depuis Limas et Anse, entre la vallée de l’Azergues, l’Autoroute A 6, le contournement Nord de Lyon de l’A 46, le val de Saône, la plaine des Chères est un lieu, pas encore protégé, mais du moins sous surveillance. Elle permet à l’agriculture de fonctionner, présente une biodiversité encore grande.


Mais elle est aussi menacée par d’autres projets. Il est ainsi question d’un raccordement de la future autoroute A 89 Balbigny-La Tour de Salvagny, à l’A 6, au nord de la plaine, au sud d’Anse, de manière à déboucher sur le contournement autoroutier nord de Lyon. Le projet a d’autant plus de chance d’avancer vite que le projet d’un raccordement court, de la Tour de Salvagny à Limonest, a reçu un avis défavorable il a quelques jours de la part de la Commission d’enquête. Cet avis défavorable a été bien accueilli par le Grand Lyon et le président du Conseil général du Rhône, Michel Mercier n’es sans doute pas mécontent. Un raccordement court injecterait vers le centre de l’agglomération, des flux supplémentaires de circulation locale et de transit. La logique autoroutière milite pour un raccordement au nord de la plaine des Chères.


Milieux en péril


La plaine est donc en péril, et il faudra savoir où les risques sont les plus faibles, pour définir un jour un tracé, puis des mesures d’adaptation et de compensation. Il faudra sans doute remplacer une zone humide condamnée par une one humide aménager, créer une mare pour combler la suppression d’une autre mare, planter des haies, des arbres, détourner des ruisseaux, pour au final, essayer de cicatriser les blessures faites aux écosystèmes.


Mais ce samedi après-midi, on en n’est pas là. Les groupes sont prêts à se disperser. Retour ce samedi, vers 19 heures, sur le pâturage mis à disposition par un agriculteur. On posera les tentes en faisant attention au crottin. Ce soir, repas au campement, avec victuailles achetées dans les commerces locaux. « Les naturalistes aussi font vivre l’économie locale » explique Vincent Dams.


Ce soir, les 24 heures vont continuer. Certains tendront l’oreille pour écouter les oiseaux de nuit. D’autres tendront un drap blanc éclairé pour attraper tous les insectes nocturnes. Les observations dureront jusqu’à une heure avancée.


Ce dimanche matin, à 9 heures, elles reprendront, pour un rendez-vous général en milieu de journée, et premier point. Mais la restitution complète aura lieu le 6 juin, à 20 heures, à la salle des Piliers, à la Mairie des Chères. Elus, agriculteurs, habitants du secteur sont invités pour découvrir la liste des trésors discrets de leur environnement.


Michel.deprost@free.fr


Renseignements FRAPNA Rhône nature-rhone@frapna.org




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