Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et Louis Gallois, Président exécutif d’EADS, ont remis le 6 décembre, à Monique Combescure, chercheuse à l’Institut de Physique Nucléaire de Lyon, le prix ” de la femme scientifique de l’année”, dans le cadre du Prix Irène Joliot Curie.
Entrée à l’Ecole Normale Supérieure de jeunes filles en 1970, Monique Combescure demande et obtient d’être dispensée de passer l’agrégation puis obtient un DEA de Physique théorique en 1972. Elle soutient en 1974 une Thèse de 3e cycle puis soutient une Thèse d’Etat toutes deux en physique quantique.
Entrée au CNRS en 1974, Monique Combescure y poursuit une carrière de chercheur dans le domaine de la Physique théorique, à la charnière avec les Mathématiques. Le fil conducteur de ses travaux est l’étude rigoureuse de problèmes quantiques, du point de vue spectral et de la théorie de la diffusion, mais aussi des problèmes dits de « chaos quantique » et, plus récemment, de théorie de l’Information Quantique.
Monique Combescure a été lauréate en 1997 du Prix Ernest Dechelle de l’Académie des Sciences. Co-organisatrice de nombreuses conférences internationales, Monique Combescure s’attache à transmettre son savoir non seulement au sein des universités telles que ParisXI/Orsay ou Lyon1/ENS Lyon mais aussi lors d’Ecoles d’été internationales. Son expérience professionnelle lui a aussi permis de mesurer la disparité homme/femme dans sa discipline, et elle intervient sur ce thème dans des colloques ou manifestations.
Groupe de recherche européen
Monique Combescure dirige le Groupement de Recherches Européen
(GDRE) « Mathématique et Physique quantique » qu’elle a créé. Ce groupe réunit des
équipes en France qui relèvent des sections « Mathématiques », « Physique théorique » et « Physique atomique » du CNRS, et des équipes partenaires dans toute l’Europe.
Au sein de l’Institut de Physique Nucléaire de Lyon, où elle est affectée depuis 2002, Monique Combescure participe aux actions de diffusion et de vulgarisation en faveur des établissements scolaires et, notamment, à l’accueil de stagiaires s’intéressant à la recherche en Physique (classes de 3e, de seconde et de terminale). Organiste accomplie, Monique Combescure a entrepris un travail de recherche musicolo-théologique sur les Chorals du « Petit Livre d’Orgue » de Jean-Sébastien Bach.
Un prix pour encourager les filles à s’engager dans la recherche
Le Prix Irène Joliot-Curie, créé en 2001 par le ministère chargé de la Recherche est organisé, depuis 2004, en partenariat avec la Fondation d’entreprise EADS pour la recherche. Il a récompense les actions visant à favoriser la présence des filles dans les études scientifiques et techniques, de promouvoir la place des femmes dans le monde de la recherche en France et de mettre en valeur leurs parcours professionnels exemplaires tant dans la recherche publique que privée. Il s’adresse aux associations, médias, entreprises, ONG ou personnes qui mènent en France des actions concourant à ces objectifs.
Le prix comporte quatre catégories dotées chacune de 10 000 €. Le prix “Femme scientifique de l’année” est remis à une femme ayant apporté une contribution personnelle remarquable dans le domaine de la recherche publique ou privée. Le prix récompense dans la catégorie “Jeune femme scientifique” une jeune femme qui se distingue par un parcours et une activité exemplaires. La catégorie “Parcours femme entreprise” récompense une femme qui a su mettre son excellence scientifique et technique au service d’une carrière vouée à la recherche en entreprise ou qui a contribué à créer une entreprise innovante. La catégorie “Mentorat” distingue une personne physique ou morale à l’origine d’une
initiative remarquable d’accompagnement d’une ou plusieurs jeunes femmes dans leur
cursus de jeunes chercheuses ou le début de leur carrière scientifique.
Fille des physiciens Marie et Pierre Curie, Irène Joliot Curie, est née à
Paris en 1897? Elle travaille avec sa mère à l’Institut Radium à Paris puis se spécialise en
physique nucléaire avec son mari Frédéric Joliot. En 1935, ils reçoivent le prix Nobel de
chimie pour la découverte de la radioactivité artificielle En 1936, Irène est membre du
gouvernement du Front Populaire en tant que Sous-secrétaire d’Etat à la recherche
scientifique. Elle participe aussi à la création du Commissariat à l’énergie atomique où elle occupe, pendant six ans, la fonction de Commissaire. Irène Joliot-Curie a oeuvré pour donner aux jeunes et en particulier aux jeunes filles toute leur place dans la recherche et les carrières scientifiques, par le biais notamment d’émissions de radio, où on pouvait l’entendre dire en 1938 « Sans l’amour de la recherche, le savoir et l’intelligence ne peuvent vraiment faire un savant ».