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Hydrogène, hydraulique, réseaux : Tenerrdis, pôle clé de la transition énergétique en Rhône-Alpes

Catherine Candela, déléguée générale du pôle de compétitivité Tenerrdis répond aux questions d’Enviscope sur les différents enjeux qui se présentent : projets collaboratifs innovants, engagement aux côtés des collectivités, interclustering et accompagnement à l’international.

Enviscope Quels enseignements tirez-vous de cette première année à la tête de Tenerrdis, en tant que déléguée générale ?

Catherine Candela – Le pôle, c’est avant tout une équipe. La dimension managériale n’est pas nouvelle pour moi, mais il y a forcément des enjeux nouveaux. Le fait qu’il s’agisse d’une association nécessite des ajustements. C’est ce que j’ai vécu au quotidien.

Tenerrdis est en interaction avec les entreprises, les laboratoires, la recherche et les institutions, les collectivités. Ces dernières financent le pôle, il y a une nécessité de rendre des comptes. Mais au-delà, il y a de leur part des attentes en matière de réponses techniques.

Le pôle est partie prenante de deux des sept Domaines de Spécialisation Intelligente (DSI) identifiés par la Région Rhône-Alpes dans sa stratégie d’innovation : Réseaux et stockage d’énergies, et Bâtiment intelligent à haute efficacité énergétique.

Les élus des Territoires à énergie positive (Tepos), se tournent vers le pôle pour que nous les aidions à entrer dans des démarches concrètes. A nous de saisir cette opportunité pour nous engager aux côtés des collectivités, à nous d’envisager nos modes d’intervention, comme par exemple avec la nouvelle métropole grenobloise.

 

Tenerrdis avait consacré une 2014 une Journée collaborative pour les Territoires. Quels en sont les premiers résultats et plus largement votre bilan pour 2014 ?

Cette journée avait pour objectif de faire se rencontrer les acteurs de la filière et ceux du territoire, venus exprimer leurs projets, échanger avec les industriels et les entreprises. Le succès réside dans la qualité des échanges, le choix d’ateliers participatifs plutôt que de conférences, qui ont permis à des collectivités comme Valence d’évoquer des projets émergents.

Autre dossier important de l’année 2014, l’hydrogène énergie. Tenerrdis veut constituer en Rhône-Alpes un pôle d’excellence de l’hydrogène.

Nous avons démarré en 2014 le projet HyWay de déploiement de flottes captives de véhicules Kangoo ZE, équipés de prolongateurs d’autonomie à hydrogène. Les premiers des 50 véhicules seront bientôt livrés aux clients précurseurs lyonnais et grenoblois. L’Ademe et la Région (via des fonds Feder) soutiennent le projet, et co-financent l’équipement des véhicules et l’infrastructure.

Des solutions provisoires d’approvisionnement en hydrogène seront mises en place, dans l’attente des financements européens pour les stations-services d’hydrogène. A terme, pour la deuxième phase, notre objectif est que l’hydrogène soit produit par des électrolyseurs à partir d’ une électricité totalement décarbonée.

De la même façon nous participons, avec nos collègues de Viameca, à un projet de plateforme hydraulique et mécanique, qui sous l’impulsion d’Alstom en particulier, fédèrera toutes les entreprises du secteur. Rhône-Alpes peut devenir le pôle d’excellence européen de l’hydraulique.

 

En dehors de ces belles avancées, n’y a-t-il pas des projets qui décollent moins vite ?

Oui, c’est évidemment le cas du solaire, du photovoltaïque, qui depuis le moratoire subit un ralentissement de l’activité. Les industriels ont beaucoup souffert. Ils n’ont pas été supportés par une volonté politique.

Nous avons néanmoins quelques belles entreprises dans ce secteur, avec la reprise de Bosch par Sillia, avec Photowatt, ou des start-up comme Helioslite en Savoie, avec des initiatives comme celle de Sun Agri 2B, que nous venons de labelliser, mais il n’y a pas d’incitation des pouvoirs publics à monter des projets structurants.

 

Quel est l’agenda 2015 de Tenerrdis ?

Depuis 2014, nous visons le décloisonnement des filières. Nous participons activement à la dynamique inter-pôles, que ce soit l’inter-pôles Rhône-Alpes, l’inter-pôles Energie, qui réunit les cinq pôles de compétitivité français dédiés à l’énergie, ou Smartgrids France qui réunit 10 pôles de l’énergie et des NTIC.

Smartgrids France est très structurant et permet d’embarquer des PME dans l’intelligence des réseaux. Les réseaux sont très fédérateurs et intéressent un grand nombre de filières (efficacité énergétique, intégration des EnR dans le réseau, TIC,…)

Une de nos principales missions consiste aussi à accompagner les projets collaboratifs innovants. Ils sont nombreux. A titre d’exemple, on peut citer celui du groupement d’entreprises Vizen[1] qui, s’appuyant sur les liens existants entre Grenoble et Sfax en Tunisie, a pour objet de réaliser l’ilot Innosfax, démonstrateur des nouvelles technologies de l’énergie intégrées au bâtiment, au sein d’une technopole de 2,5 hectares.

Au niveau de l’Europe, le programme Horizon 2020 peut apporter des fonds importants. Pour l’accès aux subventions européennes, la France n’est pas un bon élève.  Nous devons mieux accompagner nos adhérents. Il faut défricher, démystifier, faire rencontrer les entreprises avec celles qui ont déjà fait la démarche.

Nous participons évidemment en bonne intelligence avec toutes les organisations (Grex, Erai,…) aux missions export.

Tenerrdis est aussi très actif dans l’International Cleantech Network (ICN). ICN rassemble 11 pays européens, américains, plus le Japon et l’Afrique du Sud, et donc un grand nombre de partenaires potentiels pour nos membres. Nous participerons avec ICN, en mars prochain à Montréal, à Americana, le salon des technologies environnementales.

 

Comment aborder des modes de financements nouveaux, alors que l’Etat va réduire sa participation aux budgets de fonctionnement des pôles ?

Pour Tenerrdis ce retrait représenterait moins de 10% de sa dotation annuelle, mais cette réduction devrait être compensée par la Région. Nous avons déjà anticipé cette évolution. D’ores et déjà notre budget repose pour 54% sur des financements privés. Comme pôle rhônalpin, nous nous sommes également rapprochés du Grand Lyon.

Pourtant, nous ne pouvons nous contenter de notre ancrage régional, même si c’est la base de nos actions. Nous avons besoin d’une dimension nationale dans laquelle l’Etat doit rester acteur. Notre présence au sein de l’Association française des Pôles de compétitivité (AFPC), qui réunit 50 des 70 pôles français, permet d’agir pour que l’Etat ne se désengage pas.

D’ailleurs, j’ai initié avec le bureau de Tenerrdis, nos partenaires, les collectivités, une réflexion sur notre vision à cinq ans : Quelles seront nos missions et comment elles seront financées. Alors que 2015 est la date symbolique de nos 10 ans d’existence, il est important de réfléchir à notre avenir à l’horizon 2020 et au-delà !

 

Propos recueillis par antoine.reboul@enviscope.com et michel.deprost@enviscope.com

 

[1] Vizen réunit Phoebus Architecture, Er2i, Cythelia, Vesta System.

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