Accuelli par Francis Charvet, maire de Saint-Maurice-l’Exil et président de la Communauté de communes du Pays Roussillonnais, l’exécutif régional lançait ce vendredi 23 novembre le GPRA(1) Rhône Médian. (© Enviscope)
D’Ampuis à Saint-Vallier et d’Annonay à Beaurepaire, aux confins de cinq départements, de quatorze EPCI, cinq Scot, 152 communes (2), « on a là l’illustration du mille-feuille français » annonce Jean-Jack Queyranne, président de la Région, « mais avec la volonté de dépasser cette fragmentation » ajoute-il.
Au cœur du projet se trouve la zone industrialo-portuaire de Salaise-Sablons (ZIP) et ses 170 hectares de réserves foncières et friches industrielles, que le syndicat mixte présidé par Daniel Rigaud, conseiller général de Roussillon a entrepris de redévelopper. La difficulté, dans un contexte de désindustrialisation, est de recréer des emplois mais pas n’importe comment.
Un projet éco-industriel
Trois axes caractérisent la dimension environnementale du projet industriel :
– Economie de matières : Les déchets de l’un peuvent être réutilisés par l’autre. Il faut pousser une économie circulaire, plus sobre, favoriser le recyclage dans une perspective de développement durable comme ce qui se fait sur la plateforme chimique Osiris (3).
– Minimiser la route : l’inter-modalité est le maître mot. Développer le service ferroviaire, le fleuve, voir quels sont les investissements possibles. Peut-on relier la zone Panda (Parc d’Activités Nord Drôme Ardèche) avec le secteur de Beaurepaire ?
– Maîtriser les nuisances : « Le passé n’a pas toujours été brillant sur le plan de l’environnement. Il faut voir les produits à l’entrée et à la sortie du cycle, plutôt prévenir que guérir » précise Gérard Leras, en charge de la politique foncière à la Région, qui a démarré le travail sur « Rhône Médian ».
80 rotations de camions par semaine
Déjà dans le concret, Jean-Jacques Queyranne cite l’exemple d’Eurofloat. Cette filiale de Saint-Gobain, un des poids lourd de la zone de Salaise, fabrique du verre. Elle investit 3 M€ pour dépolluer ses fumées, ce qui est bien. En revanche, les 80 camions par semaine venant des carrières de Bédoin (84) qui l’approvisionnent en sable, posent problème. « La question est de savoir si on peut basculer ce fret sur le Rhône à partir du port d’Avignon-Le Pontet » indique Hervé Saulignac, vice-président à l’aménagement des territoires et aux grands projets, alors qu’aujourd’hui cela coûterait 3€ la tonne de plus par le fleuve.
Avant cela, il faut que les parties prenantes se mettent d’accord sur un protocole commun, qui permette alors de démarrer le projet courant 2013.
(1) La Région signe avec chaque territoire de Rhône-Alpes un contrat de développement durable (CDRA). Pour quelques territoires particulièrement structurants, elle propose une labellisation Grand Projet Rhône-Alpes (GPRA, afin de favoriser l’émergence de projets spécifiques au rayonnement régional, voire national et européen. Près de 80 M€ sont consacrés à cette politique, dont 6 territoires bénéficient ou ont bénéficié :
– le pôle d’éco-toxicologie de Rovaltain (26)
– la Biovallée autour d’Eurre (26),
– l’agglomération franco-valdo-genevoise (74),
– la Grotte Chauvet – Pont d’Arc (07),
– le Pôle international du design (42),
– l’éco-construction et l’aménagement durable en Nord-Isère.
« Rhône Médian » sera le 7e GPRA à voir le jour.
(2) Au carrefour des départements du Rhône, de la Loire, de l’Isère, de la Drôme et de l’Ardèche, le projet concernera 14 EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale ou communautés de communes), 5 SCoT (Schémas de Cohérence territoriale) regroupant 152 communes et 265 000 habitants.
(3) Osiris, GIE créé entre 6 industriels de la plateforme chimique de Roussillon, gère les services et les infrastructures mutualisées, coordonne l’action en matière de risques majeurs et de développement durable.
