Retour sur les Journées collaboratives du bâtiment de Tenerrdis

Le secteur du bâtiment amorce une révolution totale. Le cortège des règlementations successives avance depuis quelques années : la RT 2012 à peine appliquée, on prépare déjà la RT 2020, qui dessine les contours d’un bâtiment à énergie positive responsable, privilégiant le bien-être de l’occupant et les énergies renouvelables. Entretemps, les pouvoirs publics étudient la création d’un label commun pour 2018, qui s’appliquerait aussi bien aux bâtiments responsables neufs qu’à la rénovation, cette dernière représentant un marché immense.

Les projets sont prêts

Ce contexte invite les professionnels du bâtiment à innover rapidement pour concevoir l’habitat et les bureaux de demain. Il faut pour ce faire que des initiatives diverses se nouent et que des partenariats entre créateurs de solutions, porteurs de projets et financeurs s’établissent. C’étaient les buts poursuivis par Tenerrdis, qui avait invité pour ces Journées collaboratives du bâtiment à la fois de nombreux experts tels Claude-Alain Roulet de l’EPFL[1], Philippe Malbranche de l’Ines[2], Pierre Hérant de l’Ademe, Stéphane Ploix du laboratoire G-Scop,… mais aussi les managers des projets de R&D des grands industriels que sont Schneider Electric, Delta Dore, Ciat, EDF ou de jeunes entreprises (Energy Pool, Attawey,…)

Les efforts de R&D concrétisent une efficacité énergétique désormais active, c’est-à-dire ne reposant plus seulement sur la qualité de l’enveloppe du bâtiment, mais aussi sur les usages et l’intelligence des équipements. L’efficacité énergétique active préconise un monitoring plus ciblé, la visualisation et le diagnostic des consommations à une échelle plus fine, pour une régulation optimisée des flux. Un environnement technologique qui s’adapte au comportement de l’usager, et non l’inverse.

De nouveaux axes de croissance

Parmi les gisements prometteurs, l’énergie fatale exploitée par les réseaux chaleur, connaît un démarrage fulgurant en Suisse. En France, le marché des pompes à chaleur géothermiques est provisoirement ralenti par des questions de coût d’installation. Quant au confort d’été, qui associe aspects thermiques et visuels, il demeure complexe à appréhender : les retours d’expérience manquent encore, en particulier sur la gestion de la sur-ventilation nocturne. L’humain s’inscrit désormais au centre de la réflexion.

Vers la numérisation de la filière

La Réflexion Bâtiment Responsable 2020 (RBR 2020) annonce le bâtiment de demain, pilotable grâce à de nouveaux systèmes prédictifs. Les différents partenaires d’un projet trouvent un langage commun pour mieux travailler ensemble et appliquent à des maquettes numériques des scénarios d’usage pour étudier le comportement du bâtiment. L’intérêt de ces maquettes est toutefois dépendant d’une qualité la plus élevée possible des données. Or l’écosystème qui pourrait les produire reste à inventer.

Voir plus grand

Les grandes ambitions portées par la RBR 2020 invitent enfin à changer d’échelle : en particulier, l’interaction thermique des bâtiments et la mobilité des usagers doivent aussi être prises en compte. Le bâtiment devient dès lors un élément intégré à un îlot ou un quartier, entité repensée dans ses moindres aspects, laboratoire vivant pour des projets passionnants tant sur le plan technologique que sur le terrain social.


[1] EPFL : Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

[2] Ines : Institut National de l’Energie Solaire (500 ingénieurs sur le site de Savoie Technolac)

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