Le spécialiste isérois de semi-conducteurs de haute performance limite le repli de son chiffre d’affaire, après l’arrêt de sa branche solaire, grâce à la croissance de son activité électronique.
Pour l’exercice 2014-2015, le groupe affiche un chiffre d’affaires consolidé audité de 222,9 millions d’euros, en recul de 10 % par rapport aux 247,1 millions d’euros de l’exercice 2013-2014.
C’est évidemment le retrait de l’activité énergie solaire, qui est la cause de cette baisse. Le CA de la division solaire s’établit à 43,2 M€, en recul de 45% par rapport à l’exercice 2013-2014.
Après l’échec d’un projet de centrale aux Etats-Unis, Soitec avait annoncé en janvier dernier, sa décision de se recentrer sur son activité de fabrication de plaques de silicium sur isolant pour les puces électroniques. Cette division est effectivement en nette progression avec un CA de 177,7 M€, soit +6,1% par rapport à l’exercice précédent.
La nouvelle division éclairage apporte un complément de CA de 2 M€ (en proggresion).
Les ventes de plaques en 200 mm destinées aux applications « Communication & Power » sont restées soutenues tout au long de l’année. Les ventes d’applications RF (commutateurs d’antennes et tuners pour la 4G et les terminaux LTE-Advanced) ont représenté de loin la principale contribution au chiffre d’affaires.
Comme prévu, les ventes de plaques pour les applications numériques (ordinateurs, consoles de jeux) ont reculé en 2014-2015.
Recentrage de l’activité
La société indique qu’elle a engagé plusieurs actions destinées à réduire de manière significative les coûts fixes de la division solaire. Dans le même temps, les effectifs de la division ont été ramenés à 272 personnes à fin mars 2015 (contre 385 à fin décembre 2014).
En parallèle, Soitec a confié à une banque d’investissement le mandat de cession des actifs de la division solaire (activités industrielles, centrales et propriété intellectuelle, à l’exclusion des actifs liés à la « Smart Cell »).
Compte tenu des investissements réalisés dans son activité Énergie solaire depuis 2009, Soitec dit ne pas s’attendre à ce que la cession des actifs de la division couvre son investissement initial. La charge non courante totale consolidée devrait être d’environ 145 millions d’euros pour l’exercice clos au 31 mars 2015, principalement liée au désengagement de l’activité solaire.
Financement de l’avenir
Courant avril 2015, Soitec a négocié avec ses principales parties prenantes et banques, un prêt d’un montant pouvant atteindre 54 millions d’euros et arrivant à maturité en avril 2016.
Shin Etsu Handotai, fournisseur majeur de plaques et actionnaire historique du groupe, s’est également engagé à prêter jusqu’à 30 millions d’euros. Bpifrance Participations, actionnaire de Soitec, ainsi que le CEA, partenaire technologique de Soitec se sont respectivement engagés à prêter 15 millions et 9 millions d’euros.
Le CEA-Leti, qui a développé et continue d’apporter son soutien à la feuille de route SOI (« silicon-on-insulator »), a accepté de reporter le paiement des accords de licences et des travaux réalisés pour Soitec en 2014, d’un montant global de 8 millions d’Euros, portant ainsi l’effort de soutien global du CEA à 17 millions d’Euros
Le Groupe se dit confiant dans le fait que sa trésorerie actuelle et ce nouveau financement devraient lui permettre de conduire sa restructuration, ainsi que ses activités dans l’Electronique au cours de l’exercice. En outre, les produits de la cession des actifs de la division solaire et la transaction sur le projet de Touwsrivier devraient renforcer sa trésorerie.