Jeudi 16 et vendredi 17 septembre, des Sénateurs de la mission commune d’information sur la désindustrialisation (parmi lesquels Elisabeth Lamure et Christiane Demontès, sénatrices du Rhône) ont rencontré des responsables de l’économie et de l’industrie en Rhône-Alpes. Lors de leur passage à Lyon, des sénateurs de la mission commune d’information sur la désindustrialisation des territoires ont participé à plusieurs réunions au cours desquelles ils ont écouté les attentes des entreprises de différents secteurs afin de stopper la désindustrialisation
Les membres de la mission ont été reçus par le préfet du Rhône et par différents services de la préfecture, puis ils se sont rendus à la CRCI (chambre régionale de commerce et d’industrie). Ils ont ensuite eu une réunion avec les dirigeants de Renault Trucks, une table ronde santé-pharmacie, et ont fini par une concertation avec les syndicats de la chimie.
Martial Bourquin, sénateur du Doubs et président de la mission, a rappelé jeudi en fin de journée, lors d’une conférence de presse à la délégation régionale de l’Union des Industries Chimiques, que l’objectif est « d’aller à la rencontre des territoires », dans la mesure où la désindustrialisation s’accroît en France. En effet, l’industrie représente 16% du PIB Français contre 22% du PIB de la Zone Euro. Les dépenses de recherche et de développement représentent 1,2% du PIB français, contre 2,4% du PIB allemand. En dix ans, 250000 emplois ont été supprimés dans le secteur de l’industrie en France. Or, pour Martial Bourquin, « la France a besoin d’un socle industriel fort ».
Innovation
Lors de leurs rencontres avec la mission, les filières ont formulé plusieurs demandes. Celle qui semble leur tenir le plus à cœur est l’innovation qui permettra de lutter contre les délocalisations, mais également de renforcer l’industrie. Ces filières aimeraient profiter du fait que la région Rhône-Alpes est la première région de sous-traitance en Europe pour signer davantage de contrats avec les sous-traitants. Il est capital de disposer de systèmes de production, de réseaux d’entreprises, afin d’avoir des bassins d’emplois importants et performants. Les partenaires industriels rappellent que des politiques de formation de haut niveau sont nécessaires. Ils souhaitent renforcer le lien avec les universités pour mieux développer la recherche. Selon Michel Teston, sénateur de l’Ardèche et membre de la mission, « il faut aller plus loin afin d’aboutir à une réindustrialisation de l’ensemble du territoire national, mais aussi des DOM-TOM ».
Stopper le déficit d’image
Les représentants des filières ont insisté sur l’idée de trouver un moyen pour stopper le déficit de l’image de l’industrie en France. Une grande partie du public a une image négative des industries qu’ils considèrent comme nocives en raison du bruit et de la pollution qu’elles provoquent. Les filières souhaitent également stopper la montée des réglementations qui, selon Martial Bourquin, « deviennent aberrantes, car il faut parfois trois ans pour mettre en place un projet, alors que certains produits ont une durée de vie de cinq ans ». Les réglementations sont mieux adaptées en Allemagne qu’en France. La mission a l’intention de vérifier si ces propos sont exacts et se rendre en Allemagne afin de comparer. Les sénateurs se rendront en Nord-Pas-de-Calais, en Lorraine et en Franche-Comté.
Lorsque la mission aura achevé son travail, elle remettra un rapport au Sénat qui le transmettra au gouvernement afin que ce dernier agisse pour que, selon Martial Bourquin, « l’industrie n’appartienne pas au passé, mais représente aussi bien le présent que l’avenir ».
Jean Baptiste Jacquet
