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Cultures de spermatozoïdes de rats: une découverte qui peut déranger

Les innovations mises au point par les chercheurs de l’Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon (IGFL) sur la culture in vitro de cellules germinales donnant de spermatozoïdes n’ont pas été protégées par un brevet.


Les deux systèmes de culture sont pourtant le fruit de près d’une vingtaine d’années de travaux commencés au début des années quatre vingt dix alors que Philippe DURAND dirige le département de physiologie animale de l’INRA, à partir de la station de recherche de TOURS-NOUZILLY. De 1995 à 2006, Philippe DURAND dirige aussi le l’Unité INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) « Communications cellulaire et différenciation située à l’Hôpital Debrousse, à Lyon.


Philippe DURAND, pour qui la recherche est un art, une pratique qui suppose d’aller tous les jours devant sa paillasse pour réaliser ses expériences, a mis au point une partie des méthodes à Tours avec un étudiant en thèse et deux techniciens. La co-culture de cellules germinales (destinées à devenir spermatozoïdes) et de cellules de Sertoli a été mise au point à Lyon avec l’aide de cinq chercheurs dont Marie Hélène DURAND, chargée de recherche CNRS qui a effectué l’étude des cellules des deux systèmes et étudié les facteurs de régulation locale de la spermatogenèse.


Les travaux ont atteint un état d’avancement très poussé ces dernières années. Pourtant, le service de transfert et de valorisation chargé de protéger les travaux par un brevet n’a pas jugé bon d’engager ces démarches. Les travaux ont donc été publiés et exposé à des utilisations sans retour pour les chercheurs ou les laboratoires.


Pourtant les redevances d’un brevet apporteraient aux laboratoires largement de quoi financer les travaux actuels et des travaux futurs. Philippe DURAND est aussi convaincu que les outils mis au point dérangent certains intervenants de l’industrie. En effet, les recherches sur les spermatozoïdes permettraient plus que d’autres méthodes d’établir rapidement et efficacement la toxicité de nombreuses substances. Des travaux ont déjà montré la toxicité d’un métal lourd à raison d’un picogramme par litre.


Philippe DURAND et son équipe ont sollicité de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) 750 000 euros sur trois ans, pour cinq laboratoires, pour étudier les effets du cadmium, du bisphénol A et de phtalates sur les spermatozoïdes de rats. Mais des financeurs privés, associatifs, sont parfois plus prompts, avec moins de moyens, à s’engager. Aves des moyens plus modestte l’Association pour la Recherche sur le Cancer a accordé une aide de 50 000 euros pour la poursuite de certains travaux.


michel.deprost@enviscope.com

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