Les pays participants à la 17ème conférence des Nations Unies sur le changement climatique (CNUCC) à Durban (Afrique du Sud), ont adopté à l’unanimité un paquet de décisions pour renforcer le régime multilatéral de lutte contre le réchauffement climatique.
Selon le communiqué du Ministèrede l’Ecologie, « le principe d’un tel accord, sa nature juridique, sa date d’adoption et de mise en place, la dynamique insufflée par l’union européenne, ( ont ) permis de conduire l’ensemble des grands pays émetteurs à faire évoluer leur position » .
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET “se félicite du rôle moteur que l’Europe a joué dans ces négociations. Ses propositions ont formé la base du compromis”. La ministre a rappelé “que l’Union Européenne ne représentant que 11 % des émissions mondiales, seul l’engagement de toutes les grandes économies, au premier rang desquels se trouvent les Etats-unis et la Chine, permet de contenir la hausse de la température mondiale. La voie est désormais ouverte. C’est un tournant qui a été pris avec une grande difficulté mais qui a été pris. Si les conservatismes s’étaient imposés le cadre multilatéral de lutte contre les changements climatiques aurait perdu sa pertinence pour l’avenir et aurait même pu s’effondrer à Durban. Nous avons au contraire franchi une étape dans ce processus, dont beaucoup disent qu’elle est comparable au mandat fixé à Berlin en 1995 pour adopter le Protocole de Kyoto. “
Alors que la première période d’engagement du Protocole de Kyoto s’achève au 31 décembre 2012, l’accord de Durban préserve le seul cadre multilatéral juridiquement contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le compromis final a été inspiré par l’Union européenne, qui conditionnait la prolongation de son engagement au titre de Kyoto à l’adoption d’une telle feuille de route.
La seconde période de Kyoto entrera en vigueur au 1er janvier 2013. L’accord global qui aura force légale, devra être conclu d’ici 2015 et entrer en vigueur au plus tard à compter de 2020. L’Union européenne, en lien avec l’Alliance des petits Etats insulaires les plus vulnérables au changement climatique, a particulièrement agi en ce sens.
Fonds vert pour le Climat
L’Accord de Durban assure le lancement rapide du Fonds vert pour le climat décidé à Copenhague et créé à Cancún. Le fonds répond à une demande des pays en développement de se doter d’un instrument financier facilitant leur transition vers une économie bas carbone et résiliente au changement climatique. Des contributions volontaires, dont plusieurs ont été annoncées à Durban, permettront de couvrir les frais de fonctionnement du Fonds vert sur les deux années à venir.
Un dialogue sur l’agriculture
Chargée la Présidence de la conférence ( l’Afrique du Sud) de prendre en charge ces dossiers, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET a animé des négociations sur l’agriculture et les transports aériens et maritimes. Le texte issu de la discussion intégré à l’accord final met en place, pour la première fois, un dialogue sur l’agriculture pour « développer les bonnes pratiques et les transferts de technologies et répondre aux enjeux climatiques tant sur le plan de la réduction des émissions que de l’adaptation à ses effets, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire ».