Moins bien dotée que l’Italie en potentiel géothermique, la France accuse un retard dans le développement de cette énergie. Après des années d’activités géothermiques en Guadeloupe et alors que la production d’électricité géothermique se développe dans le monde, les industriels français ne disposent d’aucune référence sur leur propre marché et aucun autre projet n’a pu être développé rappelle le récent rapport de la Cour des Comptes ( télécharger ci-dessous)
La France ne dispose que de deux installations, dont une de recherche, avec une puissance totale installée limitée (17,2 MW). À l’horizon 2020, le plan d’action national prévoit d’augmenter de 65 MW la puissance géothermique à des fins électriques par rapport à 2010 pour la porter à 80 MW.
Les objectifs à 2020 pour l’Outre-mer prévoyaient 30 % d’énergies renouvelables dans la consommation de Mayotte et 50 % dans les autres collectivités d’outre-mer. La géothermie devait largement contribuer à cet objectif dans les Antilles et à la Réunion.
Mais les objectifs n’ont pas été atteints, les moyens de l’État ayant été essentiellement concentrés sur la seule installation de production d’électricité géothermique en Guadeloupe au lieu-dit Bouillante. L’usine est exploitée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) . Elle produit mais les interruptions pour panne ou grève comme les choix technologiques conduisent à renchérir les coûts de production qui n’ont même pas été communiqués à la Cour. Le gouvernement souhaite confier l’exploitation à un industriel mais les besoins en investissement de 138 M€ ont dissuadé jusqu’ici les investisseurs, dont EDF.
Soultz-sous-Forêts: des recherches
L’unique unité de production d’électricité géothermique en métropole est située à Soultz-Sous-Forêts (Bas-Rhin en Alsace). La chaleur géothermale est extraite d’une eau pompée à 5000 mètres de profondeur à plus de 200 °C après fracturation hydraulique. L’eau est exploitée en surface pour produire de l’électricité avant d’être réinjectée.
L’installation est un centre de recherche sur les techniques d’exploitation de la géothermie profonde fonctionnant depuis 1986. Une unité de production de 1,5 MW a été mise en service en 2008. La prochaine étape consiste à développer un prototype industriel dans le cadre des Investissements d’avenir. Pour la Cour des Comptes, ces travaux n’ont de sens que s’ils peuvent déboucher sur un mode de production d’électricité ou de chaleur dont les coûts seraient acceptables pour la collectivité. Ces coûts n’ont pu être produits à la Cour, malgré ses demandes.