1. Accueil
  2. /
  3. Actualités
  4. /
  5. Énergie
  6. /
  7. Energie nucléaire : Rhône-Alpes...

Energie nucléaire : Rhône-Alpes confronté aux enjeux du débat national

Moins d’un an après la catastrophe de FUKISHIMA, le débat énergétique, et le débat sur  nucléaire sont au cœur de la campagne présidentielle. En jeu : les grandes options énergétiques françaises.
Le débat est compliqué mais  simple. Toute inflexion en matière d’énergie demande du temps. Les réacteurs de Rhône-Alpes ont été mis en service entre le milieu des années soixante dix et le milieu des années quatre vingt.
Dans dix ans ils auront atteint 40 ans l’âge maximum prévu il y a dix ans par EDF. Dans trente ans, l’essentiel du parc nucléaire français, aura  atteint l’âge de soixante ans, durée vers laquelle EDF souhaite faire évoluer son parc.

Or, le débat entre  le tout nucléaire et les énergies alternatives a radicalement changé depuis le lancement du programme électronucléaire français il ya plus de trente ans. Le nucléaire a un coût plus important que ce qu’on pensait et la Cour des Comptes vient d’en établir le niveau. L’électricité nucléaire n’a pas sauvé l’industrie française ou l’énergie n’était pas un facteur de compétitivité  pour cette dernière. La France a réalisé peu d’économies d’énergie et paie une lourde facture d’énergies fossiles.

Des décisions sans tarder

La Cour des Comptes a expliqué dans son rapport le choix auquel est confronté la France. Saut chute de la consommation électrique, il faut faire un choix entre le renouvellement du parc nucléaire, avec notamment des EPR, ou opter pour des filières de remplacement, renouvelables notamment.

Ne pas choisir, c’est rendre difficile une sortie notable du nucléaire, retarder les alternatives, et c’est poursuivre l’engagement nucléaire par le prolongement du parc actuel.

Sortie  à marche forcée

Les opposants au nucléaire, quelques associations très engagées (Sortir du Nucléaire) et Europe Ecologie les Verts, comme les porteurs du scénario Négawatt, préconisent une sortie du nucléaire, volontariste, à marche forcée, d’ici à 2035.
Pour les tenants de cette sortie accélérée, la sécurité nucléaire  n’est jamais totale. Tout renforcement de la sûreté entraine des surcoûts tels que les investissements seraient plus rentables dans les économies d’énergie et dans les énergies renouvelables. Tout prolongement du nucléaire retarde le développement de filières industrielles nouvelles, qui ont un avenir mondial au-delà du nucléaire. Or les énergies renouvelables patinent en Rhône-Alpes, elles ont licencié plus de la moitié de leurs salariés, et l’ancien leader Photowatt a encore un avenir incertain. La sortie est envisagée au risque de devoir recourir en partie aux énergies fossiles comme le gaz.

Rééquilibrage progressif

Les tenants régionaux d’un rééquilibrage, mettent en avant des arguments économiques, et le temps nécessaire pour faire monter en régime les énergies renouvelables dont ils pressentent l’énorme potentiel.

Les milieux économiques régionaux (Medef, CGPME) rappellent que le nucléaire en Rhône ce n’est pas seulement la production. C’est aussi un secteur puissant en matière de recherche (CEA), de formation (universités, écoles d’ingénieurs, IUT), mais aussi en matière  d’ingénierie (EDF, AREVA, etc.), et en matière industrielle (AREVA, sous traitants)
Ce secteur qui représente jusqu’à 30 000 emplois directs, concentre  non seulement une base de savoir faire, mais aussi une capacité d’exportation sur les marchés mondiaux.

L’importance du nucléaire est aussi soulignée par les organisations syndicales, trop  souvent oubliées dans un débat politique. Or, sans négliger l’intérêt de filières émergentes comme les renouvelables, la  CGT est au premier rang des défenseurs du nucléaire. Les autres organisations syndicales, la CFDT en particulier, veulent d’un débat sur l’énergie, sur  le climat, sur les renouvelables qui ne ferme pas le chapitre du nucléaire.

L’enjeu pour Rhône-Alpes, c’est de mettre en place une stratégie industrielle globale sur le secteur de l’énergie qui englobe clairement la recherche, la formation, l’ingénierie, les grands groupes, les sous traitants, autour d’une transition énergétique programmée du tout nucléaire, au moins de nucléaire.
Un débat qui n’est pas ouvert.
Michel.deprost

LinkedIn
Twitter
Email

à voir

Related Posts

CNR rassemble son offre

La Compagnie nationale du Rhône (CNR) lance sa plateforme CNR n’co qui rassemble l’ensemble de ses offres de collaboration dans les domaines de l’énergie verte, du portuaire et de l’ingénierie hydroélectrique. La nouvelle plateforme numérique CNR n'co entend s’adresser à...

Mag2lyon numéro 163

NEWSLETTER

Rececevez réguliérement par mail nos dernier articles publiés

Lire la vidéo
Lire la vidéo
Lire la vidéo

Derniers articles publiés

Enquêtes

Reportage Vin 31

Dossiers

Territoires

Environnement

Energie

Mobilité

Médiathèque

économie

économie durable

bioéconomie

économie circulaire

Construction et aménagement

Recherche

Welcome Back!

Login to your account below

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.