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Lampes solaires : Lagazel prépare son démarrage industriel au Burkina Faso

En s’appuyant sur l’entreprise familiale basée à Saint-Galmier, dans la Loire, spécialisée dans  le travail des métaux, Maxence Chabanne et son frère Arnaud  vont développer en Afrique la production de lampes solaires photovoltaïques. Maxence Chabannes explique.

 Le développement de  Lagazel  est un véritable développement industriel ?

Nous nous appuyons sur l’entreprise familiale créée il y a soixante-dix ans dont j’ai pris la direction. Mon frère Arnaud  qui a une formation d’ingénieur à Polytech Nantes et  un DESS en énergie Solaire a de son côté développé la société CB  qui vend des lampes solaires dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. En nous appuyant sur l’entreprise Chabanne à Saint Galmier, nous voulons développer  un réseau d’unités de production de lampes solaires dans plusieurs sous-régions. Nous avons les moyens financiers et, avec notre personnel,  les savoir-faire  pour déployer cette stratégie d’ici à 2020.

Comment vous adaptez-vous aux marchés africains?

CB propose des lampes très adaptées aux marchés africains. En Afrique, 650 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité que ce soit pour s’éclairer ou pour recharger leur téléphone mobile. Les solutions actuelles ne sont pas satisfaisantes, même celles qui sont présentées comme nouvelles. Il y a ce qu’on peut appeler des “chinoiseries”, des lampes bon marché qui comportent une mini cellule solaire et surtout une batterie. En fait, le rechargement solaire demande des jours et ne fonctionne pas. Ces  produits ont une  durée de vie de deux semaines à deux mois et coûtent au final assez cher. Il existe aussi des lampes solaires de meilleure qualité qui bénéficient du label Banque Mondiale. L’originalité de notre projet est de vouloir produire localement.

Quels seront les liens entre l’entreprise Chabanne et CB au Burkina Faso ?

Les lampes distribuées actuellement par CB sont largement conçues à partir des études de marché menées en Afrique. La conception est aussi largement inspirée du travail des équipes africaines de CB,  ce qui permet d’être proche des besoins locaux. Le travail de conception a été finalisé ici par nos équipes et nous avons recouru à une agence de design pour élaborer un produit fonctionnel et solide. Nous fabriquons ici même les lampes qui partent en Afrique depuis la France, jusqu’à Abidjan ou Lomé au Togo pour être livrées à nos distributeurs.

Comment votre projet de développement au Burkina se présente-t-il  ?

Nous souhaitons installer des unités de production non pas dans les capitales ou les grandes villes mais dans de petites villes. Nous produirons dans des ateliers que nous avons conçus des lampes qui tiennent dans un conteneur et qui sont autonomes, avec un approvisionnement électrique photovoltaïque et l’outillage nécessaire au montage, visseuses, fer à souder, etc.

Les composants viendront de France où nos disposons d’une plate-forme logistique et seront envoyés en Afrique, d’abord à Dédougou au Burkina Faso où nous inaugurerons  le premier atelier le 13 octobre.

Comment allez-vous approcher le marché ?

Nous allons commercialiser dans les pays proches des lieux de fabrication par exemple, au début, dans les pays voisins du Burkina Faso. Au-delà de trois frontières, le transport est trop aléatoire pour des raisons techniques mais aussi pour des raisons administratives et douanières. Nous proposerons des produits à des prix situés entre 10 et 30 euros, en  n’oubliant pas la question du pouvoir d’achat qui est souvent très faible et en tenant compte du fait que le budget éclairage peut représenter jusqu’à 30% du budget de certains foyers.

La demande est très importante.  CB a commercialisé 20 000 lampes au Burkina Faso, dont 4 500 en réponse à un appel d’offres de la fondation Help qui dépend d’Ikea.

Quelles sont les principales difficultés d’une production en Afrique ?

Les composants viendront de France et localement nous disposerons de stocks suffisants pour produire. Notre principal problème reste le transport qui est long et au cours duquel nous sommes confrontés aux difficultés du dédouanement, avec des formalités très longues et surtout coûteuses. Souvent, la fiscalité nationale n’est pas cohérente avec les objectifs de développement.  Des produits chinois de piètre qualité peuvent être exonérés de droits de douane, alors que nous, qui souhaitons produire sur place, risquons d’être soumis à des taxes sur les  composants destinés à nos ateliers.

Les points positifs ? 

En dehors du marché, nos constatons une volonté très grande de travailler. Nous n’avons pas de problème pour recruter, nos recevons un bel accueil des autorités et des localités. L’encadrement au départ sera assuré par  un ingénieur VIE. Il est possible que nous obtenions un soutien financier de l’Agence française  pour le développement. Nous pourrons ainsi convaincre les personnes qui doutent que nous puissions assembler des produits contenant de l’électronique en Afrique.

Vos perspectives de développement ?

Nous voulons nous implanter dans plusieurs sous-régions pour limiter les problèmes de transport et de dédouanement. Nous avons des contacts au Sénégal, pour ce pays et les pays voisins, ainsi que des contacts en République Démocratique du Congo. Nous imaginons ainsi cinq ou six unités d’ici  2020.

michel.deprost@enviscope.com

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