La Cour de justice de l’Union européenne a accepté d’instruire le recours présenté par la Plateforme européenne contre l’éolien industriel (EPAW) (1). Le jugement devrait être prononcé d’ici 12 – 18 mois. Les 608 associations qui composent la plateforme se félicitent de ce qui est une première victoire dans leur lutte pour mettre la Commission européenne devant ses responsabilités au vu des résultats catastrophiques de sa politique énergétique.
La Commission n’a pas fait faire d’études techniques pour calculer combien de tonnes de combustibles fossiles vont être réellement économisées par les centaines de milliers d’éoliennes qu’elle veut imposer aux populations rurales, aux oiseaux, aux chauves-souris, aux dauphins etc. “De fait, plusieurs ingénieurs indépendants ont estimé qu’aucune économie ne sera réalisée (2), de sorte que les victimes ont vraiment tous les droits pour exiger réparation,” explique Mark Duchamp, le conservationniste qui dirige EPAW.
La Convention d’Aarhus (3) exige que les programmes qui auront une incidence sur l’environnement soient élaborés avec la participation du public, et ceci de façon transparente. Cela signifie que les Européens auraient dû être pleinement informés des avantages du programme d’énergies renouvelables de l’UE, ainsi que de ses coûts et de ses impacts indésirables. “Au lieu de cela”, affirme Duchamp, “la Commission s’est bornée à répéter mot pour mot les messages de marketing de l’industrie éolienne sans jamais en vérifier l’exactitude.”
Par exemple, la politique éolienne de Bruxelles est fondée sur l’idée que toute électricité produite par des éoliennes permettrait d’économiser la quantité de combustibles fossiles qui serait nécessaire pour produire cette électricité par des moyens conventionnels. “Cette affirmation erronée, promue par l’industrie éolienne, a été adoptée par la Commission européenne sans la diligence requise”, accuse Duchamp. “Si la Commission avait fait son devoir, elle aurait découvert que les centrales à combustibles fossiles, contraintes à de fréquents changements de régime pour équilibrer la production erratique des parcs éoliens, brûlent davantage de carburant, comme le ferait une voiture passant de l’autoroute à la circulation en ville. Or il faut construire des centrales à gaz et à charbon pour stabiliser la production des éoliennes. Et si vous ajoutez tous les autres facteurs que la Commission n’a pas considérés (nouvelles lignes à haute tension etc.), au bout du compte les éoliennes ne réalisent aucune économie de CO2. Certains ingénieurs suggèrent même que le résultat final pourrait être une augmentation de la consommation de combustibles fossiles.” (2)