Les entreprises françaises tentent de résister en Afrique à la rude concurrence des entreprises chinoises. Les grands groupes n’ont aucun problème pour financer leurs exportations. Les pme ont davantage de difficultés pour vendre leurs produits et services pour des projets qui peuvent paraitres modestes, comme l’équipement de villages en équipement de production photovoltaïque ou de production d’eau.
Ce handicap est un problème comme l’ont constaté les entreprises qui ont participé récemment à MOIRANS (Isère) à la rencontre interentreprises organisée dans les locaux d’Automatisme et Industrie (A et I) par ADEA (Agence pour le Développement des Entreprises en Afrique). Une dizaine d’entreprises ont participé à cette rencontre (1)
Les entreprises ont face à celle des concurrentes chinoises qui proposent non seulement des produits et services mais aussi des financements. Les entreprises chinoises pratiquent parfois carrément le troc : construction d’un stade contre cession de terres rares.
Une garantie déjà mise en place au dessus d’un million
Les entreprises françaises pendant longtemps ne sont pas parvenues à proposer des financements à des conditions intéressantes. La situation s’est débloquée avec la mise en place sous l’impulsion d’ADEA, de garanties apportées par la COFACE (Compagnie Française d’Assurance du Commerce Extérieur) pour des marchés supérieurs à 1 millions d’euros.
Serge Miltcheff , pdg de la société DIFFUSELEC a pu réaliser des montages qui ont permis le financement de ses marchés par une banque française, avec la garantie de l’assurance exportation. Abdoulaye Kante, directeur d’ADEA, explique que le financement par des banques françaises, permet de proposer aux clients africains, des conditions financières intéressantes. Le client africain paie 15% d’acompte, et paie le financement du reste de la commande aux taux d’intérêt proposés par les banques françaises, inférieurs à 5%. Une banque africaine lui proposerait des taux situés ente 15 et 20%.
Réduction des coûts
Cette réduction des frais financiers améliorent considérablement les atouts des pme à l’export, surtout pour des marchés comme les énergies renouvelables.
Mais d’autres marchés ne peuvent encore être pris en charge. C’est le cas de marchés d’une valeur de quelques centaines de milliers d’euros, qui correspondant à de nombreuses opérations. Ce montant est parfois celui de projets qui réunissent plusieurs lots (études, ingénierie, panneaux photovoltaïques, pompes, etc ) fournis par des sociétés différentes. Il est possible dans certains cas qu’une entreprise pilote réalise un montage collectif, mais l’opération peut-être risquée. Des garanties mutualisées pourraient être mises en place.
Pascal Mioche, PDG d’A&I, a suggéré des solutions de garanties de financement puor des montants inféieurs à 1 million d’euros. ADEA travaillera dans cette direction pour la recherche d’une telle solution adaptée aux pme.
1) Parmi les entreprises: ARES Développement, Automatisme et Industrie; Cholley International;