Dans un communiqué publié le 9 mai, la FNAUT Auvergne-Rhône-Alpes dit respecter le droit de grève, mais estime que “sa prolongation est devenue insupportable pour les voyageurs captifs du train et qu’elle est très dangereuse pour l’avenir du rail”.

L’association fait remarquer que “la grève perturbe l’ensemble des services au moins 3 jours sur 5, et non 2 comme l’affirment les syndicats qui l’organisent. Sur de nombreuses lignes, le trafic ferroviaire est totalement interrompu”. Le communiqué rappelle par ailleurs que les voyageurs les plus touchés sont les usagers les plus modestes comme les étudiants, lycéens, travailleurs précaires. Ces derniers ont beaucoup de difficulté à trouver une autre alternative que le train.

La prolongation de la grève met le système ferroviaire en danger

La FNAUT souligne en outre qu’une grève prolongée “habitue les voyageurs non captifs du train et les chargeurs à se passer” de ce moyen de transports. Ils risquent de plus de se tourner vers d’autres modes concurrents, moins favorables à l’environnement, et moins sécuritaires comme l’automobile, le covoiturage, l’autocar, les avion à bas coût, les camions,… A la perte immédiate de recettes pour SNCF Mobilités s’ajouteront des pertes ultérieures durables, surtout dans le secteur du fret.

Le communiqué stipule en outre que “la grève décrédibilise le rail auprès de l’Etat et des Régions”. Elle les incite à penser qu’en définitive, la collectivité peut se passer d’un train sur deux, que les effectifs de la SNCF sont excessifs et qu’il est irrationnel d’investir sur le rail qui souffre pourtant d’un sous-investissement chronique.

Les députés ont adopté la réforme ferroviaire en première lecture. La FNAUT demande donc :
-au gouvernement, de préciser les conditions dans lesquelles la dette ferroviaire sera reprise par l’Etat, de renforcer l’investissement sur le réseau ferré et de lancer, en lien avec les régions, un programme spécifique de sauvegarde des lignes régionales dégradées et menacées de disparition faute d’entretien ;
-aux syndicats de mettre fin à une grève devenue incompréhensible pour l’opinion, car elle affecte gravement l’activité économique et met leur entreprise et le rail en péril, et d’accepter l’introduction de la concurrence dans le secteur ferroviaire.

jean-baptiste.jacquet@enviscope.com