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Forêt: le cheval, un débardeur écologique pour l’ONF

La ville de Saint-Etienne qui fait actuellement des travaux d’éclaircie dans sa forêt domaniale de Rochetaillée-Le Grand Bois a choisi de faire réaliser ce chantier par des débardeurs avec chevaux, plutôt que par des engins forestiers motorisés. Saint-Etienne est, après Strasbourg, la deuxième ville plus grand propriétaire forestier de France, avec 1060 ha de forêts lui appartenant. La plupart de ces forêts ont été plantées depuis moins d’un siècle pour protéger les captages d’eau potable alimentant la ville, notamment sur les versants de la vallée du Furan dans le Pilat où elle possède 680 ha boisés. C’est dans une partie de cette forêt plantée de Douglas bordant le barrage du Pas du Riot qu’ont lieu actuellement des travaux d’éclaircie, conduits sous l’autorité de l’Office National des Forêts, gestionnaire de cette forêt domaniale.

 

"Olive", jument ardennaise ne recule pas devant la pente...©photo: Henri ColombL’utilisation de chevaux de trait pour les travaux forestiers présente plusieurs avantages: capables de circuler sur des pentes très abruptes, les quadrupèdes sont aussi beaucoup plus agiles que les tracteurs forestiers et autres abatteuses mécanisées: ils peuvent se faufiler entre les arbres et extraire avec une grande précision les troncs abattus par les bucherons de l’ONF. Ce qui permet des éclaircies très sélective et mieux respectueuses de l’équilibre de la forêt. De plus leurs larges sabots marquent très peu le sol (pas de création d’ornières) et tassent beaucoup moins l’humus que des engins de plusieurs tonnes. Par ailleurs ils travaillent en silence et sans émissions polluantes, un avantage apprécié des promeneurs et vététistes, nombreux à fréquenter les forêts du Pilat, et très important quand il s’agit de travaux dans un périmètre protégé à proximité d’eau potable comme c’est le cas à Saint-Etienne-Rochetaillée.

Forêt écologiquement gérée

"Olive" en plein effort sous les ordres de Nicolas ©photo: Henri ColombEn revanche ils ont une puissance limitée pour tirer les plus grosses grumes, même s’il est possible de les atteler à plusieurs (jusqu’à quatre chevaux tirant ensemble, leur puissance de trait en terrain plat étant d’environ 1m3 de bois par cheval), et pour être rentables ils ne doivent pas avoir un trajet de plus de 200 m à parcourir en action de débardage. L’idéal est donc, comme le fait actuellement l’ONF pour la ville de Saint-Etienne, de coupler le cheval et le tracteur forestier: l’animal se charge du “débusquage” un par un des arbres abattus dans la pente, qu’il tire jusqu’à un chemin en contrebas de la parcelle où un tracteur forestier vient prendre en charge des paquets de grumes qu’il emmène jusqu’à un camion en attente un peu plus loin sur la route forestière. Avec ce système, 2 bûcherons, 2 débardeurs à cheval avec leur 4 chevaux et un tracteur forestier peuvent extraire 270 tonnes de bois en une semaine dans des conditions très respectueuses de l’environnement et de la biodiversité. L’ONF fait appel depuis une dizaine d’années à des débardeurs à cheval, mais selon Alain Thibaudet, cette pratique était surtout réservée jusque là aux travaux en parc urbains, où les engins forestiers font trop de dégâts. Depuis deux ans, l’Office a étendu cette pratique aux forêts d’exploitation gérée écologiquement. C’est le cas de la forêt domaniale de la ville de Saint-Etienne qui a une triple vocation : périmètre de protection des eaux, accueil du public, et production de bois. Car les arbres abattus et extraits par “Olive” , “Cisco” et leur collègues à quatre pattes le sont dans un esprit de développement durable puisqu’ils iront notamment alimenter la nouvelle chaufferie collective urbaine au bois du quartier de Montreynaud, à Saint-Etienne.

Deux années d’apprentissage

Les chevaux passent là où les gros engins ne peuvent intervenir ©photo:Henri ColombPour réaliser ce chantier, Alain Thibaudet, technicien opérationnel de l’Office National des Forêts pour la région stéphanoise, a fait appel à Florent Daloz, installé à Belleydoux, à la limite de l’Ain et du Jura, qui pratique depuis une quinzaine d’années le débardage à cheval. Il fait partie de la trentaine d’entreprises en France spécialisées dans cette activité, et de la dizaine qui sont membres de l’association nationale “Débardage-Cheval-Environnement” ( site internet: www.debardage-cheval-environnement.com), un groupement qui s’efforce de promouvoir la traction animale auprès des propriétaires et gestionnaires forestiers. Florent Daloz utilise différentes races de chevaux: Ardennais, Comtois, Percheron, Trait du Nord… “Olive”, “Ramon”, “Cisco” ou “Lisa”, qui pèsent entre 650 et 850 kilos chacun, ont suivi deux années d’apprentissage en forêt, pour connaitre parfaitement la douzaine d’ordres vocaux différents, combinés avec plusieurs intonations, qui leur permettent d’évoluer à la seule voix de leur maître. Et les chevaux sont comme les hommes: les plus jeunes , encore fougueux, apprennent le métier en travaillant au coté des plus anciens , beaucoup plus paisibles et économes de leur énergie ! Ces travailleurs de précision font leur 7 heures de travail quotidiennes réglementaires sans rechigner, entrecoupées seulement d’une pause à midi pour une bonne ration de foin et de céréales. Bichonnés par leur conducteur avec qui s’établi une grande complicité, ils font aussi la joie des promeneurs qui les croisent.

H.C. / henricolomb@yahoo.fr

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