Lors du Forum Exo Tox Rovaltain, la journée sur le déclin des pollinisateurs a confirmé la complexité du dossier. Une certitude : il faut davantage de recherche sur l’environnement global des abeilles.
Les pollinisateurs sont en déclin dans plusieurs régions du monde. Ce déclin frappe les vertébrés, (par exemple des espèces d’oiseaux), des invertébrés, et pour ces derniers les insectes. Des menaces pèsent sur les abeilles sauvages, sur les espèces domestiques, en particulier les abeilles occidentales.
Les causes du déclin sont multifactorielles. L’unanimité est faite sur ce constat. Les facteurs de risques sont énumérés : réduction de la biodiversité florale, pollutions diverses, rôle des insecticides mal utilisés, rôle de certaines molécules, agents pathogènes.
Réduction de la diversité florale
L’alerte est de mise. Encore faut-il y voir clair. La réduction du nombre de ruches reflète peut-être l’abandon de l’apiculture sous la pression de la concurrence de miels importés. En France, la production nationale représente 10 000 tonnes pour 30 000 tonnes importées. La réduction de la biodiversité est une cause indiscutable. La réduction du nombre des espèces florales appauvrit l’alimentation des insectes et leurs défenses immunitaires. Sandrine Leblond, en charge des abeilles pour le groupe BASF France, a rappelé l’efficacité des cultures mellifères expérimentées dans plusieurs régions.
Rôle des pathogènes
Les pathogènes sont importants. Au premier rang arrive Varroa destructor, un acarien importé avec des abeilles asiatiques, mais auquel les abeilles occidentales ne sont pas adaptées. En cause aussi un cortège de parasites, champignons, bactéries virus, dont les effets se combinent parfois avec le rôle d’insecticides.
Pour plusieurs chercheurs le rôle de ces derniers est certain. Si les insecticides n’ont pas forcément d’effets mortels, ils ont des effets sublétaux. Yves Leconte chercheur de l’INRA d’Avignon et d’autres chercheurs sont formels. Des travaux en laboratoire ont montré que les molécules néonicotinoïdes entraînent des troubles du comportement et rendent impossible le retour à la ruche.
Le principal défi, après de nombreux travaux en laboratoires, reste de mener des recherches poussées au champ, en conditions réelles. Il vaut mieux étudier l’abeille et son environnement global, les facteurs climatiques et météo, en lien avec le comportement global des colonies.